Actualités et agendas

VitAbeilles, une révolution pour l’apiculture

15/04/2019 Le soutien à l'innovation

La découverte risque de chambouler le monde apicole. Quatre laboratoires de l’Université Clermont Auvergne (UCA) viennent de mettre en évidence un extrait végétal capable de soigner la nosémose, une maladie qui décime les colonies d’abeilles. Avec son projet VitAbeilles, la jeune biologiste Stéphanie Hermitte souhaite le développer et le commercialiser. Pour cela, elle a obtenu une bourse de la Métropole.

Les abeilles sont à la base du maintien des écosystèmes. L’agriculture dépend de la pollinisation. Nul besoin d’expliquer pourquoi le phénomène d’effondrement des colonies est un fléau mondial. Parmi les grands responsables de la mortalité des abeilles, on retrouve notamment la nosémose, “une maladie due à un parasite intestinal qui provoque des diarrhées aigues”. Une maladie dont le dernier traitement connu, la Fumagiline, a été interdit en 2002.
C’est dans ce contexte assez alarmant que quatre laboratoires clermontois ont fait une incroyable découverte. En croisant leurs recherches, ils ont mis en évidence un extrait végétal (*) capable d’améliorer considérablement l’état de santé des abeilles touchées par la nosémose et même, potentiellement, de les guérir. “Des études sont toujours en cours pour détecter, ou pas,son effet antiparasitaire et un brevet est en cours de dépôt avec le soutien de la SATT Grand Centre”, précise Stéphanie Hermitte.

Convaincue que cette découverte scientifique “mérite d’être valorisée”, la jeune biologiste est en train de lancer sa startup VitAbeilles. En fonction du résultat des derniers tests en laboratoire et essais terrains, elle souhaite commercialiser l’extrait sous forme de médicament ou d’additif alimentaire auprès des industriels et apporter une expertise aux apiculteurs dans le diagnostic des pathologies de l’abeille.
Suivi chez BUSI, l’incubateur d’entreprises innovantes,ce projet est largement soutenu par Clermont Auvergne Métropole. En mai 2018, la collectivité lui a attribué une bourse de 35 000 € dans le cadre de son appel à projets Innovation / Création “pour mesurer son potentiel et élaborer une stratégie entrepreneuriale”. D’autres partenaires, comme le Laboratoire d’innovation territorial (LIT), s’intéressent aussi de près à ce projet. Stéphanie Hermitte envisage d’ailleurs une implantation au Biopôle et espère pouvoir “embaucher une personne par an sur les trois à cinq premières années.”

(*) Le brevet permettant de protéger les résultats n’étant pas encore déposé, Stéphanie Hermitte préfère taire le nom du végétal en question. Mais il s’agit d’une plante commune.