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Une épicerie toujours plus solidaire face à la crise

11/02/2021

Lancée en 2018 pour répondre à la précarité étudiante, l’épicerie solidaire Esope63 voit son nombre de bénéficiaires exploser depuis le début de la crise.

À Esope63, du mardi au samedi, c’est le même schéma qui se répète. Un flot ininterrompu de jeunes qui se rendent, cabas sur l’épaule, dans cette épicerie solidaire située à quelques encablures des universités. Ce lieu assez unique sur la métropole a ouvert en 2018, sur l’impulsion de la Banque Alimentaire, pour tendre la main aux étudiants qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Depuis cette date – et l’arrivée d’une crise sans précédent –, la fréquentation va sans cesse en grandissant. « Nous étions à 868 inscrits en 2020 et nous en avons accueilli 253 supplémentaires à cause de la Covid », relève Jean-Luc Mornand, le responsable de la structure. « Sur trois ans, on a prévu de passer à 1 500 étudiants bénéficiaires.» Des chiffres préoccupants qui se justifient par une augmentation de la pauvreté chez les jeunes. « À Clermont, on estime qu’il y a environ 5 % des 47 000 étudiants en situation de précarité. »

Entre les murs de cette ancienne annexe de l’école d’architecture de 264 m² se joue chaque jour un ballet de bénévoles – ils sont 71 au total – formés aux pratiques de la grande distribution et soutenus par une équipe de 3 services civiques, une personne en contrat d’insertion et un salarié. À l’année, 130 tonnes de denrées issues de collectes, d’industries ou de supermarchés passent par les rayons de cette épicerie pas comme les autres. Une épicerie dans laquelle on prend le temps de discuter. De s’échanger des recettes. Et d’oublier que le quotidien pèse parfois trop lourd. « J’aime cette relation intergénérationnelle. La situation de ces jeunes me touche d’autant plus que j’ai un fils étudiant à Paris », témoigne Martine, bénévole depuis septembre dernier.

À Esope63, tous les produits sont vendus entre 10 et 20 % de leur valeur marchande. Les étudiants, qui remplissent certaines conditions, s’inscrivent directement sur le site web de la structure. « La seule règle que nous avons, c’est qu’ils ne peuvent pas dépenser plus de 48 € par mois, soit 12 € par semaine. Sachant que le panier moyen pour se nourrir pendant une semaine est d’environ 7,50 € », explique Jean-Luc Mornand. « Financièrement, ça aide vraiment », confirme Raoul, étudiant à l’école d’art qui s’est inscrit à l’épicerie solidaire lors du premier confinement, en avril 2020. « Les supermarchés classiques sont trop chers si on veut manger varié. Ici, ils fonctionnent par arrivage, donc il n’y a pas tout, mais au moins je découvre des produits que je n’ai pas l’habitude de cuisiner. » Confer les maquereaux entiers qui dépassent de son panier...

Soutenue par de nombreux partenaires, notamment la Métropole dans le cadre du Plan Pauvreté (lire par ailleurs), l’épicerie solidaire espère désormais développer d’autres activités à destination de nouveaux publics. On travaille sur un projets de sacs-cabas à 5 € remplis de denrées et distribués par l’intermédiaire d’associations du territoire. « On est en recherche de tous les côtés…».

+contact :
contact@esope63.fr ou 07 66 33 57 20.
Pour s’inscrire et déposer son dossier : esope63.fr onglet étudiant.