Le manuscrit prêté au musée Saint-Raymond de Toulouse pour son exposition temporaire"Wisigoths, Rois de Toulouse" est nommé "Bréviaire d'Alaric" et sera exposé du 27 juillet au 26 octobre. Cet ouvrage, qui aurait été conservé au chapitre cathédrale de Clermont et daterait de la deuxième moitié du 10e siècle, fait partie des documents les plus précieux conservés à la Bibliothèque du Patrimoine.

Un recueil de textes juridiques

Le "bréviaire d'Alaric", aussi connu sous le nom "Pauli liber legis doctorum" est un recueil de textes juridiques romains, composé à la demande du roi Alaric II en 506 pour s’appliquer à tout son royaume.

Le royaume d’Alaric II, roi des Wisigoths ("Goths de l’Ouest") de 484 à 507, s’est étendu de l’Espagne jusqu’à la Loire, y compris l’Auvergne cédée par l’empereur romain d’Occident Julius Nepos en 476. Quand les Francs de Clovis franchissent la Loire, Alaric II lève des troupes dont un nombre important d'Auvergnats. À la bataille de Vouillé en 507, la légende raconte que Clovis, vainqueur, a tué Alaric II en combat singulier. 

Le bréviaire d’Alaric, lui, a survécu à travers de nombreuses copies, et demeura très répandu jusqu’au onzième siècle, notamment en Auvergne. 

Le manuscrit témoigne de la volonté des Wisigoths de s'inscrire dans la lignée du droit romain pour conforter leur légitimité, tout en éliminant les textes considérés comme obsolètes ou gênants. Il comporte aussi d'intéressantes interprétations à la suite des lois : ces interprétations sont  issues de commentaires doctrinaux gaulois du Ve siècle ou rédigées par les juristes d'Alaric. Elles adaptent donc le droit au nouveau contexte politique et social.

Des prêts sous haute surveillance

Les manuscrits doivent être conservés dans des conditions de température, d’humidité et de luminosité contrôlées afin de ne pas être détériorés et ainsi être transmis aux générations futures.
Ces conditions sont stipulées dans des conventions de prêt établies avec les musées et complétées par un constat d'état avant départ.

Pour ne pas exposer trop longtemps des œuvres aussi précieuses et fragiles, elles sont parfois remplacées en cours d’exposition, ce qui peut aussi donner envie aux visiteurs de revenir.

C’est le cas du musée Saint-Raymond de Toulouse, qui expose d'abord un Bréviaire d’Alaric conservé à Montpellier puis celui prêté par Clermont Auvergne Métropole.