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18/11/2025 Bouger, se divertir
Du 19 novembre 2025 au 26 mars 2026, le muséum Henri-Lecoq présente l’exposition photo « + 2 degrés / contre-feux », réalisée par la photographe Maryvonne Arnaud. À travers une série photographique et poétique, Maryvonne nous convie à un cheminement où l'émotion invite le spectateur à s’interroger sur notre interaction avec le feu et les espaces naturels.
Depuis 2019, des feux d'une très grande violence enflamment de nombreuses parties du monde. Se propageant avec une rapidité incontrôlable, ils ravagent des territoires entiers, laissant derrière eux des populations et des terres désolées.Dans notre culture, le feu a un rôle ambivalent : il a permis le développement de notre civilisation. Mais nous, occidentaux, avons perdu la connaissance de cet élément qui appartenait pourtant pendant des siècles de notre quotidien.Le réchauffement climatique et la dissolution de ce lien nous amènent aujourd’hui à réfléchir à cette connexion dans un contexte marqué par des phénomènes de plus en plus extrêmes. Des dégâts du feu criminel aux destructions des méga-feux, comment penser notre lien à l’environnement et notre place en tant qu’espèce dans la nature ?L'artiste et plasticienne Maryvonne Arnaud s'est rendue à plusieurs reprises en Grèce depuis 2019 pour rendre compte de ces catastrophes humaines et matérielles. Dans son travail photographique, elle pose de nombreuses questions : comment conserver la trace de ce qui a disparu ? Y aura-t-il une renaissance possible ? Comment raconter la colère, la honte ?
Maryvonne Arnaud a élaboré des installations d’échelle urbaine dans de nombreuses villes de monde, de Mexico à Alger, Johannesburg, Vancouver ou Abidjan, mais aussi dans des contextes urbains particulièrement ébranlés comme le sont Sarajevo, Tchernobyl ou Grozny.Particulièrement attentive aux formes spontanées d’organisation des individus, au fil des mutations urbaines, des bouleversements territoriaux ou des exodes, elle tente de saisir notamment les bricolages de survie des populations : bidonvilles de Sao-Paulo, Douala, Mexico ou Johannesburg, camps de transit Tchétchènes de Pologne ou d’Ingouchie, réfugiés Syriens ou Afghans à Lesbos, assiégés à Sarajevo…Elle a également documenté les mises en scène de soi dans le monde contemporain, ou certaines pratiques amateurs comme le sont celles des collectionneurs ou des photographes du dimanche. Ces savoirs négligés, ces saveurs bricolées, ces passions apparemment insensées ou sans valeurs, sont ensuite assemblées en de vastes compositions en mouvement, ou associées au propre déplacement du spectateur, configurant ainsi des sortes d’encyclopédie en dissonance avec nos imaginaires établis.Depuis 2019, elle observe les conséquences du changement climatique, notamment les méga-feux de forêts en Méditerranée.