2020 / 2026 : Interview d'Olivier Bianchi


2020 / 2026 : Interview d'Olivier Bianchi

« Notre métropole est mieux armée pour l’avenir. Elle a rattrapé en grande partie son retard en matière de réseaux de transports, de chaleur, cyclable. Elle est prête pour la suite.  »

 

À quelques mois de la fin du mandat de l’exécutif de Clermont Auvergne Métropole, quel regard portez-vous sur les cinq années écoulées ?

Les sentiments qui dominent sont la fierté collective de ce que la Métropole est parvenue à accomplir, la gratitude aux élus et aux agents pour avoir tenu le cap malgré les épreuves subies depuis 2020, mais aussi l’humilité car nous savons que de nombreux défis subsistent.  Nous avons passé ces cinq dernières années à œuvrer pour assurer l’avenir des habitants des 21 communes de la Métropole : grands travaux, transition écologique et énergétique mais aussi renforcement de nos actions en matière d’habitat, d’emploi, d’insertion pour ne laisser personne au bord du chemin. Le début de ce mandat a été bouleversé par le Covid, qui nous a mis au défi de l’adaptation. Je remercie à nouveau tous les agents d’avoir été aux côtés des habitants pendant la pandémie : la Métropole a répondu présente en assurant sans faillir ses services publics essentiels, de la gestion de l’eau à celle des déchets, et en participant au soutien de nos entreprises et commerces. Ce fut une démonstration tangible que la Métropole accompagne ses 300 000 habitants dans leur quotidien. Nous avons su garder notre cap pour donner un sentiment d’appartenance collective à notre territoire métropolitain.

 

Ce n’était pas encore une réalité ?

Une partie de notre travail était justement de passer à la vitesse supérieure : après la transformation de l’Agglomération en Métropole, il fallait faire vivre l’identité de notre collectivité qui est bien plus que la simple addition de 21 communes ! En faire un territoire uni qui avance vers l’avenir. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la Métropole en est une illustration très concrète. C’est un document fondateur, qui détermine l’évolution du territoire pour les dix ans à venir, construit pour la première fois à l’échelle de la métropole avec comme unique boussole l’intérêt général de tous ses habitants. Ce PLU incarne l’efficacité et la pertinence de notre gouvernance. Il traduit notre volonté à tous de porter un projet de territoire commun à la hauteur des défis, notamment pour limiter l’étalement urbain et mieux préserver nos surfaces agricoles et nos espaces naturels.
 

Certains voient dans cette recherche de consensus un risque de tiédeur…

Les changements considérables opérés depuis cinq ans prouvent le contraire : engager notre territoire dans la transition exige du courage de la part des élus. Avancer depuis des années sur le réseau de transport, les pistes cyclables, les réseaux de chaleur urbain et d’eau potable, c’est à l’opposé d’un compromis mou : c’est la mise en actions d’une vision partagée du territoire que l’on veut demain. Parvenir à ce consensus responsable implique évidemment des concessions : des visions parfois différentes de la société s'expriment. Mais nous avançons en évitant les blocages. C’est précisément parce que l’exécutif métropolitain respecte l’ensemble des 21 communes et leurs représentations démocratiques que nous réussissons à nous accorder malgré nos différences. J’y tiens farouchement en tant que Président, pour ne pas revivre les impasses du passé et continuer à nous développer.

Ces grands chantiers d’une ampleur inédite devaient-ils vraiment se concentrer sur un temps aussi ramassé ?

Les trois ans qui viennent de s’écouler ont été compliqués, nous en sommes conscients et nous remercions tous les habitants et habitantes pour leur patience. Mais ne pas mener ces travaux – pour lutter contre la pollution, assurer une meilleure autosuffisance énergétique, une meilleure préservation de notre ressource en eau – aurait des conséquences bien plus lourdes et néfastes sur le long terme. Rappelons aussi que le Covid nous a privés d’un étalement des travaux, d’où l’impression de concentrer d’un seul coup tous les problèmes. Mais pour préserver un environnement vivable pour les générations futures, nous n’avions pas le luxe d’attendre. La mutation réalisée en à peine quatre ans construit un territoire résilient et mieux adapté, qui aménagera un cadre de vie agréable et accueillant aujourd’hui et demain.

Et demain justement ?

La Métropole est maintenant structurée. Elle a rattrapé en grande partie son retard en matière de réseaux de transports, d’eau, de chaleur, cyclable. Elle est prête pour la suite. Tout ce que nous avons mis en place nous permet de mieux nous préparer à affronter les crises. Demain, il s’agira de travailler encore plus avec les autres territoires, notamment sur les questions liées à l’eau et aux transports ferroviaires, pour renforcer les solidarités et faire rayonner la Métropole à l’échelle du Massif central.