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“Le chantier d’insertion, ce n’est pas que du travail”

10/07/2019 Aide à la recherche d'emploi

Répondre au succès croissant des C.vélos, tout en permettant à des chômeurs longue durée de renouer avec l’emploi. C’est l’objectif du nouveau chantier d’insertion vélo lancé depuis plusieurs mois par le SMTC et la Métropole et géré par Job Chantiers.

Ce matin-là, à la station C.vélo du musée d’art Roger-Quilliot, l’humeur est comme la météo. Au beau fixe. Derick, Ahamed, Mosbah et Guiseppe chargent des cycles pour les transporter sur les points hauts de la ville qui ont été pris d’assaut la veille par les utilisateurs du service. C’est ce que l’on appelle “le rééquilibrage”. Ou faire en sorte que toutes les stations soient suffisamment fournies en C.vélos. Quelques centaines de mètres plus loin, toujours sous un soleil de plomb, Masha-Haile, Bruno et Yazide décrassent une plateforme à coups de nettoyeur haute-pression. Plus tard dans la journée, ils seront sans doute amenés à regonfler des pneus sur des vélos devenus victimes de leur succès...

Depuis plusieurs mois, ces huit salariés en insertion apportent un renfort à la société Vélogik, titulaire du marché d’exploitation C.vélo, dans le cadre d’un chantier complètement “novateur” imaginé par Clermont Auvergne Métropole avec le SMTC et mis en place par Job Chantiers, l’un des bras armés du groupe Job’Agglo. Par cette activité inédite, il s’agit de répondre au boom de l’utilisation des vélos en libre service, de dégager, aussi, du temps aux techniciens de Vélogik pour qu’ils se consacrent aux parties plus techniques comme la réparation en atelier, mais surtout, de permettre à ces huit hommes de renouer avec une activité professionnelle. De sortir la tête de l’eau.

Faire une croix sur des années de galère

Mosbah, qui n’avait pas touché un vélo “depuis 20 ans”, semble s’épanouir dans ses nouvelles fonctions. Aujourd’hui, il assure ne plus se sentir seul. Parce que “le chantier d’insertion, ce n’est pas que du travail.” Ça va bien au-delà. “C’est aussi une aide si on a des problématiques au niveau logement, Caf, impôts, permis de conduire…”, explique Giuseppe, lui qui espère faire une croix définitive sur des années de galère. Au même titre que ses sept nouveaux collègues.

Avant de débuter leurs missions sur le terrain, les huit salariés du chantier d’insertion ont suivi “un entraînement sportif et une formation poussée pour (ré)apprendre à se déplacer à vélo dans la ville”, détaille Antoine Marguerie qui supervise le chantier. À terme, ils seront d’ailleurs chargés d’effectuer le réassort des stations sur un deux-roues électrique muni d’une petite remorque. Toutes leurs missions, ils les effectuent à raison de 28 heures par semaine. Le temps de travailler sur un parcours professionnel. De reprendre goût au travail. Ou à la vie, tout simplement.

 

RAPHAËL MALLECOURT, DIRECTEUR ADJOINT DE JOB’AGGLO
“Avant de retrouver un emploi classique, les chantiers d’insertion permettent à des personnes qui n’ont plus de repères professionnels d’acquérir un rythme de travail, de renouer avec une activité, et de lever les freins socioprofessionnels”.

THOMAS FERAL, RESPONSABLE DE FILIALE CHEZ VÉLOGIK
“Ce chantier d’insertion est un vrai bol d’air pour nous. C’est bénéfique pour tout le monde. Mon équipe, les salariés en insertion et les usagers des C.vélos”.