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Interview de Sophie Commereuc, directrice générale de l’Institut National Polytechnique de Clermont

10/18/2021 Dynamiser, entreprendre...

C’est une grande étape que viennent de franchir SIGMA Clermont, Polytech Clermont et Isima. En se réunissant au sein de Clermont Auvergne INP, les trois écoles ont rejoint le premier réseau national d’écoles publiques d’ingénieurs. Scellée le 1er janvier 2021, leur alliance marque un tournant qui vise l’émergence de nouveaux projets renforçant l’attractivité de notre territoire. Ce nouvel ensemble fédératif constitue le pôle d’ingénierie de l’Université Clermont Auvergne. Explications avec Sophie Commereuc, la directrice générale de l’Institut National Polytechnique de Clermont.

La France compte désormais 5 INP : Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lorraine et Toulouse. Quels atouts vont nous permettre de nous différencier des autres ?

Des cinq INP, nous sommes celui qui regroupe le moins d’écoles. C’est une force qu’il nous appartient d’exploiter. À trois (contre onze en Lorraine ou sept à Grenoble, NDLR), c’est plus facile de jouer le jeu de l’alliance, de porter un collectif efficace et d’être réactif. Nos écoles d’ingénieurs (Polytech, Isima et SIGMA) ont l’habitude de travailler ensemble, c’est également un avantage : elles ont appris à écouter, à partager, à converger. Notre territoire, qui favorise la proximité entre l’enseignement, la recherche et la sphère économique, est aussi une force que d’autres n’ont pas. Il compte un nombre d’acteurs raisonnable qui se connaissent, et dont les intérêts communs priment. Nous sommes donc prêts à saisir les opportunités et à les créer. 

Que va apporter cette alliance et comment fonctionnera Clermont Auvergne INP ?

Le Groupe INP est un réseau visible, très reconnu par la cible étudiante. Mettre sur la carte de France un point INP à Clermont-Ferrand nous aidera à être encore plus attractifs. Nous engageons aussi un travail sur l’internationalisation de nos écoles, à la fois en formation et en recherche. Cet objectif est partagé avec l’Université Clermont Auvergne (UCA). La crise sanitaire nous a amené à questionner nos modalités d’enseignement. En école d’ingénieurs, la pédagogie est beaucoup basée sur le mode projets. Constituer des groupes projets d’élèves issus des trois écoles ouvre à une transversalité attendue des entreprises. Pour le permettre nous adaptons nos outils et investissons pour donner accès à distance à certains logiciels métier par exemple. Ce n’est qu’en aménageant les espaces pédagogiques et les modalités d’enseignement que nous pourrons développer la pluridisciplinarité, l’hybridation des cursus, qui est notre troisième objectif. Aujourd’hui, nos trois écoles réunissent dix spécialités. L’idée est de travailler aux interfaces, de ne pas cloisonner ces domaines. Cela pourrait donner lieu à l’avenir à de nouvelles formations, à des modules transverses qui répondraient notamment aux grands enjeux sociétaux actuels. 

De nouvelles formations ont-elles vu le jour grâce à la création de l’INP ?

Pas pour le moment. Nous avons la volonté de recueillir les attentes des entreprises, très présentes dans nos instances de pilotage, dans le but de formuler une proposition qui soit pertinente. Une Prépa des INP a en revanche vu le jour à Clermont-Ferrand, avec le soutien de l’UCA. Un programme de formation pré-doctorale a aussi été lancé cette année, la Graduate Track for Intelligent and Innovative Mobility : un parcours diplômant en anglais (master/ingénieur) pour attirer les talents internationaux. 

Et vous, comment appréhendez-vous cette nouvelle direction ?

Je la perçois comme un bouillonnement de projets ambitieux. Des projets qu’il faudra prioriser en partenariat étroit avec l’UCA, le Groupe INP et des entreprises partenaires ou des universités à l’international. L’INP doit jouer un rôle de locomotive pour nos trois écoles d’ingénieur. Les tirer vers le haut tout en leur laissant une réelle autonomie pour qu’elles puissent développer leurs spécificités. C’est à cela que je vais m’employer avec enthousiasme. •

 

En chiffres :
  • Clermont Auvergne INP compte 2 600 étudiants et élèves-ingénieurs.
  • Cette année, c’était la première rentrée de 700 d’entre eux. Preuve de l’attractivité de Clermont Auvergne INP, 67,5 % des nouveaux admis ont été recrutés hors de la région Auvergne-Rhône-Alpes et 13 % d’entre eux viennent de l’étranger.
  • Symbole de l’excellence, 95 % des nouveaux étudiants de cette année ont obtenu une mention au bac, dont 29 % de mention Très bien.