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01/31/2022 Bouger, se divertir
L'exposition présente l'itinéraire et l'engagement de l’ethnologue auvergnate Germaine Tillion, résistante déportée qui n'a cessé d'étudier et d'analyser le monde qui l'entourait et de combattre l'enfermement, l'esclavage, la pauvreté, la torture, la peine de mort...
Avant la Seconde Guerre mondiale, Germaine Tillion, ethnologue, entreprend des missions d’études sur la population algérienne au cœur des Aurès. De retour en France en 1940, elle entre en Résistance avec les membres du groupe constitué au Musée de l’Homme autour de Boris Vildé. Arrêtée en août 1942, incarcérée à la Santé puis à Fresnes, elle est déportée à Ravensbrück en octobre 1943. Pendant ses mois de déportation, Germaine Tillion commence à sauvegarder informations et documents entreprenant ainsi une véritable étude ethnologique pour comprendre le fonctionnement du système concentrationnaire. Elle poursuit ce travail à son retour de déportation par le recensement et la collecte de données sur la déportation des Françaises à Ravensbrück. Entreprise qu’elle poursuivra mandatée par le CNRS jusqu’en 1954.
En novembre 1954, à peine rentrée des États-Unis où elle travailla sur les archives des camps nazis, elle part enquêter en Algérie sur les « évènements » qui sont en train de s’y dérouler. Puis, décidée à lutter contre l’extrême misère de la population, qui s’est aggravée, elle crée à cet effet un organisme nouveau, les Centres Sociaux. En 1957, Germaine Tillion retourne en Algérie, dans le cadre d’une enquête sur les prisons, les camps et la torture. Elle est contactée à ce moment-là par l’un des chefs du FLN, Yacef Saadi, et deux longues rencontres ont lieu. Elle tente de négocier une trêve dans les exécutions capitales d’un côté, les attentats aveugles, de l’autre. En 1958, élue directeur d’études à la VIème section de l’École pratique des hautes études (devenue plus tard l’EHESS), Germaine Tillion commence à enseigner l’ethnologie du Maghreb. En même temps, elle continue de militer contre la torture et les exécutions.Aidée de ses camarades déportées, elle restera engagée en faveur des Droits de l’homme et toujours vigilante aux combats de ce siècle. Elle est décédée le 19 avril 2008 à près de 101 ans. Germaine Tillion est entrée au Panthéon le 27 mai 2015 avec Geneviève Anthonioz-De Gaulle, Jean Zay et Pierre Brossolette.
L'exposition, élaborée par l'association Germain Tillion, est présentée au musée de la Résistance de l'internement et de la déportation. Un documentaire vidéo ainsi que de nombreux objets prêtés par le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon viennent enrichir cette exposition.
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