Nul langage personnel ne s’invente «ex nihilo», l’artiste doit reconnaître

l’héritage qui lui est transmis pour le soumettre à l’interrogation et le dépasser,

voilà ce que ce programme souhaite mettre en musique.

Beethoven manifestant très jeune des dons pour la musique, son père

lui apprend le piano, le violon, l’orgue, en particulier les maîtres allemands du 18e siècle depuis Bach. À 14 ans, il est déjà deuxième organiste de la chapelle électorale. À 17 ans, il part à Vienne pour y rencontrer Mozart qui sera impressionné par ses talents d’improvisateur. Plus tard, âgé de 22 ans, il travaille avec Haydn qui le marquera profondément.

Alors oui, influencé par le style de Haydn, mais comme s’il mettait en

mouvement les fondements mêmes de ce langage musical, se tournant

vers l’avenir avec des touches très personnelles comme son goût pour l’écriture polyphonique. Un univers particulier à écouter dans sa globalité pour le saisir, avec ses volumes, l’étendue de son immense registre, ses nuances mouvantes, ses contrastes brutaux, ses explosions rythmiques, ses mélodies, ses couleurs et ses silences. Beethoven représente l’apogée de l’art classique du 18e siècle, agrandissant, perfectionnant les formes, mais surtout mettant son art au service de toute l’humanité, en somme, un esprit libéral et démocratique de son temps, un peu un «homme exemplaire» qui parlerait au nom de tous.