L'ADN du Labo 1880 réside dans l'expression de la matérialité de la photographie. Plus que jamais, avec cette série de Nicolas Guyot, le matériau photographique par excellence (le gélatino-bromure d'argent) est sculpté, expérimenté par l'auteur.

Les œuvres impressionnantes de Nicolas Guyot explorent, par une poétique du trouble, l'éclosion de failles dans nos mondes incertains. L'introspection de la solitude des êtres face à l'inconnu se révèle dans des tableaux à la frontière du figuratif et de l'abstrait.

Il est question de perturber les sens pour négocier avec nos peurs et nos désirs devant l'inexploré qui surgit autour de nous. Faire émerger l'espace politique intime de nos relations avec le vivant. De plus, de manière non conventionnelle il déplace sa photographie à travers d'autres voies plastiques telles que la broderie, le marouflage, le fusain ou l'aquarelle. Ainsi, autant l'œuvre est résolument ancrée dans la matière et nourrie de subtiles vibrations, autant elle entraîne immédiatement l'esprit vers des rivages imaginaires.

À regarder de très près, ou d'un peu plus loin, le regardeur aura le sentiment de lire une carte de chemins intérieurs inexplorés, où la destination n'est finalement pas le but.