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La Métropole mise sur l’eau de pluie

10/16/2020 Préserver, recycler...

Pour mieux gérer et préserver l’eau, ressource vitale, Clermont Auvergne Métropole encourage les habitants à adopter les bons gestes et fait évoluer ses propres pratiques pour une consommation responsable, notamment en matière de fleurissement du territoire. Une démarche qui passe, entre autres, par l’installation de récupérateurs d’eaux pluviales.

C’est “un changement profond” qui s’opère,selon Yann Lemoigne, chef du service Techniques végétales à la Métropole. Depuis plusieurs années, la sécheresse qui touche le département pousse la collectivité à “anticiper” et à “repenser ses pratiques” pour préserver la ressource en eau. Dans cette optique, l’arrosage extérieur a été considérablement réduit. “Nous avons, par exemple, supprimé la quasi-totalité du fleurissement hors sol sur la ville de Clermont-Ferrand.” Fini les jardinières et suspensions connues pour être particulièrement gourmandes en eau…

Dans les serres de production de la Métropole, la démarche va même plus loin. À Clermont-Ferrand, 300 000 plantes sont choyées à l’année pour fleurir six communes du territoire. “Nous avons un système de recyclage des eaux d’arrosage, un automate qui contrôle l’acidité de l’eau et qui la redistribue, et une cuve de récupération d’eau de pluie qui nous permet d’arroser l’ensemble des végétaux”, explique Yann Lemoigne. La Métropole fait également évoluer sa gamme de végétaux, pour privilégier des espèces plus résistantes au manque d’eau comme les vivaces ou les essences d’arbres méditerranéennes. Car il s’agit, outre les économies d’eau, d’assurer “un patrimoine digne de ce nom pour les générations futures”, relève le chef du service Techniques végétales.

Du côté des Pôles de proximité qui assurent la compétence fleurissement, des dispositifs assez similaires sont utilisés. À Lempdes, commune du Pôle Limagne, les serres fonctionnent également avec un récupérateur d’eaux pluviales. Dans la commune voisine d’Aulnat, ce même dispositif — mis en place depuis plusieurs années par la municipalité — est particulièrement étendu. Pour arroser stades et végétaux, la Ville et la Métropole se partagent l’eau de pluie stockée dans 8 récupérateurs de 80 à 100 m³, installés aux pieds des bâtiments municipaux. “Cette eau nous a permis d’arroser tout l’été à Aulnat, alors qu’il n’y a pas eu beaucoup de pluie…”, explique Cédric Perrier, responsable du Pôle de proximité Limagne.

Sur les hauteurs de la Métropole, Nohanent et Blanzat, deux communes du Pôle de proximité Val du Bédat, disposent également d’un système de récupération d’eau de pluie. “La collectivité avait profité des travaux de construction de la Muscade, à Blanzat et du complexe sportif de Nohanent pour intégrer des bassins enterrés de 15 à 20 m³ dans le but de stocker l’eau de pluie. Les trois quarts du volume d’eau utilisé à l’année pour le fleurissement des deux communes sont puisés dans ces deux cuves”, explique Franck Lascaux, chef d’équipe espaces verts au Pôle de proximité Val du Bédat. Pour compléter cette pratique qui permet de réelles économies d’eau, le Pôle a testé, cette année, pour la première fois, le paillage des massifs fleuris avec de la fibre de peuplier broyé. “Ça limite le désherbage et l’évaporation de l’eau”, précise Franck Lascaux, particulièrement convaincu par le procédé. Car faire évoluer ses pratiques pour une gestion responsable de l’eau, c’est aussi opter pour des petits gestes qui, mis bout à bout, auront un grand impact.