On sonne. Pourtant la femme n’attend personne. Mère protectrice, elle préfère cacher l’enfant, c’est plus prudent par les temps qui courent. Elle ouvre à deux agents qui lancent fièrement « Bonjour, chère madame, nous sommes venus installer la peur ». Tour à tour cordiaux, menaçants, drôles, inquiétants, mais toujours très professionnels dans leur délire et aucunement pressés de partir. Les récits abondent, les statistiques pleuvent, les exemples fourmillent, tout est bon pour une parfaite installation. Les agents s’agitent et la femme ne dit rien.

Huis-clos sérieusement absurde qui mêle thriller, comédie, science-fiction, tout comme les personnages jettent pêle-mêle les animaux, les vieux, les marchés, l’oppression. Il faut se méfier de l’eau qui dort, au risque d’être brusquement réveillé dans les 40e rugissants. Car la peur est une arme à double tranchant.

Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels serait une pure invention de la part d’un esprit paranoïaque qui voit le mal partout.