Des cinq Passions composées par Jean-Sébastien Bach, seules Saint-Matthieu et Saint-Jean nous sont parvenues intégralement. Piliers des offices religieux à Saint-Nicolas de Leipzig depuis la réforme, elles étaient entonnées respectivement le dimanche des Rameaux et le Vendredi saint. C’est le librettiste Picander qui rédigea 28 pages madrigalesques venant s’intercaler entre les passages évangélistes, tandis que Bach introduisit les chorals harmonisés pour un double-chœur correspondant à la configuration particulière de l’église Saint-Thomas, réalisant l’un des plus incroyables et des plus émouvants monuments musicaux du XVIIIe siècle, servis ici par des artistes exceptionnels.