Bernard Pauty : A.M.A.C

« Photographier, c’est une attitude, une façon d’être, une manière de vivre », disait Henri Cartier-Bresson…

Pour ma part, je crois encore fermement en cela et considère que, si le métier de photographe a profondément évolué ces dernières décennies, usant particulièrement d’arguties techniques novatrices portées par l’avènement du numérique, l’esprit et la posture du photographe n’en demeurent pas moins de même nature que par le passé.

 

Bernard Pauty compte parmi ces artistes photographes faisant de leur activité créatrice l’outil et le moyen d’approcher plus avant ce Réel insaisissable qui flue autour de nous et nous unit à la réalité prégnante du monde, à ce « vivant » qui s’ouvre, se manifeste dans l’instant, puis disparaît aussitôt pour surgir à nouveau… ce « vivre », devrais-je dire, qui fonde en sa fulgurance, l’expérience intime par laquelle nous ne faisons qu’affirmer inlassablement notre absolu et récurrent désir d’être-au-monde.

 

En ce sens, photographier ne peut pas se réduire seulement au plaisir de faire naître des images témoignant d’une vision du monde telle que nous le percevons ou le vivons… Mais si Bernard Pauty s’efforce de capturer ainsi quelques aspects des choses, dans l’instant qu’il juge des plus opportuns pour en conserver la trace, il ne cherche pas seulement à témoigner de ce réel qui fraie et de ce temps qui passe inexorablement. Il s’applique à faire sciemment la différence entre ce qui est (et que l’œil découvre dès le premier effort de perception) et ce qui va advenir, en toute conscience, dès lors que l’esprit y fait jouer ses facultés d’imagination et met en jeu la paréidolie, cette tendance à voir des formes familières dans des images abstraites et désordonnées.

 

C’est cela, sans nul doute, une des particularités de son travail photographique depuis une bonne décennie. Des œuvres telles L’apparition, La chouette, La madone, Créatures ou encore La sorcière nous donnent à saisir dans l’immanence du regard des phénomènes d’épiphanie figurale. Il s’agit de macrophotographies qui restituent, sans aucun trucage, ce que l’œil du photographe a décelé dans l’infime détail d’une pierre, d’une racine ou d’une écorce ; détail qui, à première vue, semble tendre vers l’abstraction. Cependant, si nous prenons le temps de mieux regarder ces photographies en noir et blanc, nous assistons à l’étrange surgissement d’un oiseau, d’un visage expressif, d’un profil de sorcière ou de mutant.

 

Ainsi, Bernard Pauty met-il en jeu notre capacité à voir les choses advenir. Ainsi nous donne-t-il à saisir, dans un temps de perception plus long, des phénomènes d’apparition de figures singulières que nous n’avions pas perçues dans l’œuvre, au premier coup d’œil.

 

C’est cela, sans nul doute, une des particularités de son travail photographique depuis une bonne décennie. Des œuvres telles L’apparition, La chouette, La madone, Créatures ou encore La sorcière nous donnent à saisir dans l’immanence du regard des phénomènes d’épiphanie figurale. Il s’agit de macrophotographies qui restituent, sans aucun trucage, ce que l’œil du photographe a décelé dans l’infime détail d’une pierre, d’une racine ou d’une écorce ; détail qui, à première vue, semble tendre vers l’abstraction. Cependant, si nous prenons le temps de mieux regarder ces photographies en noir et blanc, nous assistons à l’étrange surgissement d’un oiseau, d’un visage expressif, d’un profil de sorcière ou de mutant. Ainsi, Bernard Pauty met-il en jeu notre capacité à voir les choses advenir. Ainsi nous donne-t-il à saisir, dans un temps de perception plus long, des phénomènes d’apparition de figures singulières que nous n’avions pas perçues dans l’œuvre, au premier coup d’œil.

 

C’est là la marque (devrais-je dire : la signature) d’un grand poète de l’image ! Un de ceux-là qui mettent du jeu dans notre perception et nous obligent à déroger à nos propres habitudes de regard. Je lui en sais infiniment gré parce qu’il me renvoie à cet enfant que je fus jadis et qui, allongé dans l’herbe, scrutait les lents mouvements des nuages dans le ciel pour y surprendre quelques visages d’ange ou quelques figures imaginaires par quoi la vie se densifiait soudainement… Comme le disait Bill Brandt : « cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange ».

 

Léon BRALDA

Dates et Horaires

Du 14/11 au 20/12/2022 de 14h à 18h.

Fermé le dimanche.

Le lundi de 14h à 17h et du mardi au samedi de 14h à 18h.

Vernissage vendredi 18 novembre à 18h30.

Inauguration par Monsieur le Maire Louis Giscard d’Estaing et le Président de l’AMAC Roland Duclos, en présence de l’artiste.

Tarifs

Entrée libre.

Contact

3 avenue Valéry-Giscard-d'Estaing

63400

Chamalières