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Conseillers citoyens : leur vision des quartiers

13/06/2019 Se déplacer, habiter...

Membres des conseils citoyens de Saint-Jacques, Les Vergnes et La Gauthière, ils faisaient partie de la délégation qui s’est rendue à Paris, le 21 mars, pour défendre les projets d’aménagements urbains dans leur quartier auprès de l’ANRU. Paroles d’habitants engagés.

Veiller au grain. Telle est, selon eux, la mission des conseils citoyens. « Nous ne sommes pas là pour bénir ce qui est fait, mais pour apporter notre pierre, pour oser dire ce que nous avons à dire ». Michel Inçaby, représentant du Conseil Citoyen de La Gauthière, était du voyage le 21 mars dernier, aux côtés de cinq autres conseillers citoyens de Saint-Jacques, Les Vergnes et La Gauthière. C’est d’ailleurs lui qui a porté la parole du groupe, juste après la grande présentation du président, Olivier Bianchi.

Pour convaincre l’ANRU, les Clermontois avaient misé sur la force du nombre. « Nous étions tous ensemble devant le jury : le président, la préfète, les représentants des bailleurs sociaux, les équipes en charge du projet urbain à la Métropole et nous, conseillers citoyens ». Une façon de montrer qu’à Clermont, chacun est associé au processus de renouvellement urbain. « Nous avons vraiment apprécié cette transparence », témoigne Michel Inçaby qui espère maintenant « qu’un bilan sera fait ». Même sentiment pour Jean-François Barthelat et Fatima Riwai, représentants du quartier des Vergnes, et Henri Vialle, de Saint-Jacques. « On est contents d’avoir fait le déplacement à Paris ». D’autant qu’il y avait « un enjeu énorme » pour la délégation clermontoise : revenir avec un maximum de subventions pour les quartiers !

122 M€ de concours financiers pour les quartiers

Justement. La bonne nouvelle est tombée il y a quelques semaines. L’ANRU a été particulièrement sensible à ce travail commun et s’est engagée sur 122 M€ de concours financiers. Aujourd’hui -et malgré cette annonce plus que positive- « il y a encore du blé à moudre », pour reprendre l’une des expressions que les conseillers citoyens ont employés devant l’ANRU. « Il va y avoir des choix à faire afin de changer l’image des quartiers », relève Henri Vialle. « Nous avons réussi à faire évoluer certains projets et nous allons restés vigilants, notamment sur le projet de chaufferie urbaine sur le quartier de Saint Jacques qui ne doit pas pénaliser les habitants au niveau des coûts du chauffage, pour Michel Inçaby. On ne veut pas décider à la place des élus. Ils sont là pour ça. Mais en réfléchissant sur la démarche ensemble, on pourrait améliorer la façon de faire. » L’heure n’est plus à « critiquer le passé, mais à bâtir l’avenir ». Et ce chemin, il faudra l’emprunter avec « tous les habitants » des quartiers. C’est en tout cas la volonté des conseillers citoyens qui sont confrontés à leurs inquiétudes au quotidien.

"Le renouvellement urbain, ce n'est pas que du matériel, il y a aussi le côté humain à prendre en compte"

 

« Notre mission, c’est de les représenter et de leur expliquer ce qu’est le renouvellement urbain », souligne Jean-François Barthelat. De les rassurer, aussi, notamment sur le déroulé des opérations de démolitions. « Les gens ont tous leurs repères dans les quartiers. Le renouvellement urbain, ce n’est pas que du matériel, il y a aussi le côté humain à prendre en compte », insiste Fatima Riwai, qui assure recevoir de nombreuses personnes en détresse lorsqu’elle tient ses permanences dans le quartier nord. « Certains ont peur, par exemple, car ils n’ont pas les moyens de payer un déménagement. Mais on leur explique que les bailleurs prennent tout cela en charge. » Véritables relais des habitants au cœur des quartiers, les conseillers citoyens ont plus que jamais un rôle à jouer dans l’information et la mobilisation des habitants. « Les associations, les conseils citoyens, les maisons du projet… Il existe des possibilités pour se renseigner », relève Henri Vialle. « Beaucoup sont résignés, pensent que tout est déjà décidé, donnons leur un signe du contraire ! »