Le projet French Kiss, en s’attelant à revisiter de fond en comble un lot conséquent de chansons merveilleuses et intemporelles (plus de 80 !), revigore soudain le lustre et le poil d’un répertoire que l’on pensait souvent aux oubliettes, ou définitivement basculé dans le has been. Que nenni. Conduit en douceur par la voix grave et l’humour gris-noir du patron, le groupe à géométrie variable (sur la base d’un huit de départ absolument parfait), trotte, galope et frise bien souvent la perfection, cravaché souplement par la contrebasse de Dominique Roll’O, qui a maté bien des rockeurs acariâtres en son temps.

Suzy Borello, meneuse historique des Wendy Darlings, qui sait mieux que personne caresser ou griffer le texte d’une chanson bien née, Daniel Larbaud, humble chat sauvage à la Gretsch d’un suave confondant, Aurélie Chenille, violoniste au palmarès prestigieux, Jimy Virani, sorcier de l’étrange (thérémine et scie musicale), Jean Bernadac (batterie et…castagnettes) et Justine Besson (piano et orgue), 18 et 22 ans au compteur, terminent le boulot. Ici entièrement acoustique, là un poil électrique, un tiers tex-mex, un tiers mariachi-mais-sans-trompette, un tiers british because l’élégance naturelle, et un tiers bien Français, oui monsieur, quatre tiers.