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Limagrain mise sur “la performance durable”

16/12/2019 Un écosystème dynamique

Un arôme naturel de lentille pour piéger des insectes ravageurs de culture. C’est l’idée assez inédite testée en ce moment par la coopérative Limagrain pour apporter une alternative durable à la lutte chimique sur les cultures de légumineuses. L’expérimentation de ce produit de biocontrôle illustre parfaitement l’évolution de la coopérative vers ce que l’on appelle l’agriculture systémique.

C’est un petit coléoptère responsable de grands dégâts. La bruche, principal ennemi de la lentille, perce des trous dans les graines et cause de nombreuses pertes sur les cultures. Pour lutter contre cet insecte ravageur, Limagrain teste en ce moment un produit assez unique, à base d’arôme naturel de lentille. Diffusée dans les champs, cette substance développée avec une entreprise partenaire, attire les bruches dans des pièges et protège les cultures de légumineuses.

Cette innovation, qui pourrait bien simplifier le quotidien des producteurs, s’inscrit dans une démarche nouvelle impulsée par la coopérative pour développer le recours aux produits de biocontrôle. “L’idée, c’est d’apporter à la plante des produits d’origine naturelle pour pousser plus vite, s’alimenter et se protéger contre les ravageurs”, explique Christophe Brasset, directeur général de Limagrain Coop.
Nous en sommes au stade embryonnaire, mais c’est un exemple concret de produit que nous aimerions mettre à disposition de nos adhérents pour améliorer la performance durable –économique, agronomique et environnementale– des exploitations.

Avec ce type de projets de recherche, Limagrain entend proposer à ses 1 500 agriculteurs-coopérateurs en Limagne Val d’Allier des solutions durables et économiquement viables. C’est tout l’enjeu de l’agriculture systémique vers laquelle la coopérative se tourne de plus en plus. “Le produit phytosanitaire représente un coût : quand on peut s’en passer, on le fait ! Nous accompagnons les agriculteurs qui veulent raisonner en rotation de cultures, et intégrer des légumineuses. Des plantes qui ont la particularité de capter l’azote de l’air, ce qui permet de réduire l’utilisation d’azote de synthèse”, détaille le directeur général.
En introduisant des plantes compagnes et des cultures intermédiaires, Limagrain répond donc à une forte demande et “s’adapte aux attentes du consommateur”. La coopérative, qui teste en permanence des “modes de culture diminuant les phytosanitaires et préservant les sols”, porte un discours nouveau pour “encourager” ses adhérents à “continuer de faire évoluer leurs pratiques”, relève Christophe Brasset. “L’agriculture systémique a aussi pour vocation de stocker le carbone dans les sols. Elle a clairement un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique.