Ce récital propose un itinéraire à travers l’écriture contemporaine pour piano, de 1980 à aujourd’hui. Les compositeurs abandonnent la sonate et privilégient les petites formes, croisant leur imaginaire à la fois sonore (cloches chez Murail et Crumb), pictural (« palette » d’O Leary, fresques de la Nativité à Padoue dont est inspirée la suite de Crumb, mosaïques chez Benjamin), poétique (« dream ») ou la contemplation de l’univers (« vers les étoiles »), avec une recherche d’avancées techniques et de sons nouveaux: cordes étouffées, battement de tambour ou cordes pincées chez Crumb, utilisation d’un carillon suspendu au piano chez Petrovic, exploration des possibilités offertes par des e-bows posés sur les cordes chez Lacaze, prolongeant les sons à l’infini, ainsi que de l’écho de sifflements produits par le pianiste dans les cordes.

On observe chez ces compositeurs et compositrices un souci pour la résonance (utilisation de la pédale tonale), un travail sur les harmoniques et le halo qui entoure le son autant que le son lui-même.

Le piano devient l’instrument du rêve par excellence, capable de transporter en dehors de la réalité dans des univers sonores inconnus.