Plutôt que de pratiquer une tonte stricte et systématique des espaces verts, pourquoi ne pas laisser la nature reprendre ses droits sur des zones de jachères en ville ? Tel est l’objectif du projet porté par La Direction de l'Espace Public et de Proximité de la Métropole. « Auparavant, nous pratiquions un entretien intensif avec des conséquences assez désastreuses sur les gazons et prairies dues notamment à la canicule en période estivale. Nous apprenons désormais à gérer les espaces verts de manière plus professionnelle et responsable », explique Nicolas Delage, agent d'entretien des espaces verts qui travaille sur ce projet.

La méthode des jachères fleuries consiste, en effet, à supprimer la tonte des espaces verts afin de voir réapparaître certaines espèces végétales. « Nous avons pu déjà observer des plantes rares et protégées, comme des orchidées sauvages, se réapproprier les espaces. Mais de manière générale, les espèces fleuries viennent embellir des espaces souvent quelconques auparavant. »

Un atout pour la biodiversité et le climat

Outre la volonté de relancer la biodiversité végétale, ces zones de jachères fleuries ont des objectifs bien plus larges. « On observe la réapparition des abeilles, ajoute Nicolas Delage. De plus, le fait de laisser une certaine épaisseur végétale permet de retenir l’humidité et donc de limiter le réchauffement des sols, c’est un atout indéniable contre le réchauffement observé en zone urbaine. »

L’agent le conçoit cependant, la présence de ces jachères peut surprendre. « Au départ, la population pense que l’on abandonne l’entretien des espaces verts… Mais, après quelques discussions sur le terrain, les gens perçoivent ces jachères comme un très beau projet. » Les espaces ne sont cependant pas laissés à l’abandon. « Nous dessinons des passages piétons tondus qui s’intègrent à l’environnement et, à la fin de l’été, nous pratiquerons une tonte qui permettra de préparer le terrain pour la saison suivante. »