Le compositeur compose en 1737 une « symphonie de danse » sans appui littéraire ou lyrique ce qui est une innovation sans précédent en France. Rebel, à l’instar de Jean-Philippe Rameau attribue à l’harmonie un pouvoir d’exprimer indépendamment de la mélodie et des autres paramètres musicaux. Le chaos s’ouvre par un cluster de sept sons répété frénétiquement pendant sept mesures. Après cette introduction pour le moins singulière, les accords qui suivent et leur agencement sont utilisés de façon à dépeindre le chaos suivant les principes de la musique imitative du 18e siècle.

Rebel n’est pas le seul compositeur à s’inspirer de la thématique de la Création dans ses oeuvres. Rameau se l’approprie dix ans plus tard dans l’ouverture de sa pastorale héroïque Zaïs (1748).

Le choix a été pris ici de ne pas procéder à une reconstitution historique de danses baroques mais de confronter cette musique ancienne avec de la

danse contemporaine. Ces deux arts mis ensemble se renforcent en puissance expressive pour dépeindre ce ballet cosmique originel.