Les espionnes racontent : une mini-série historique

Portraits de six anciennes espionnes qui racontent leurs carrières à Chloé Aberhardt, dont le livre paru en 2017 est ici adapté sous forme d’une mini-série.

Engagées par les principaux services de renseignement durant la Guerre Froide, ces six femmes balaient l’image que l’on pourrait se faire d’une agente 007 usant de ses charmes pour réussir une mission. Ici nous retrouvons de l’espionnage de haut-vol ou du recueil de données, aux quatre coins de la planète. La série a le mérite de donner à ces femmes la place qu’elles méritent, puisque leur mission leur a parfois valu de sacrifier leurs vies au service de leur pays, et qu’elles ont toutes marqué l’histoire de l’espionnage mondial.

Esthétiquement agréable à regarder, les illustrations parviennent à simplifier des récits quelquefois complexes. Si vous voulez voir de vraies espionnes à l’œuvre, et une réalité palpitante qui dépasse largement la fiction, vous ne devriez pas être déçus !

Conseillé par Émilie

Le labyrinthe de Pan : ou quand le merveilleux s’immisce dans l’Espagne franquiste

Bienvenue dans l’imaginaire de Guillermo Del Toro !

A voir ou à revoir, l’œuvre la plus personnelle de Guillermo Del Toro, une plongée dans un univers fantastique, un dédale où la puissance de l’imaginaire se heurte aux pages les plus sombres de l’Espagne moderne et où se perd l’innocence. Ou comment un conte fabuleux tente de conjurer l’horreur du réel.

Les deux histoires se jouent en parallèle, se croisent, se font écho et finissent par se rejoindre dans un dénouement tragique. Ofelia, la jeune héroïne, découvre un monde peuplé de fées, de faunes et d’autres créatures mais elle fera face à une réalité plus cruelle car dans l’univers de Guillermo Del Toro les monstres ont souvent un visage humain !

Conseillé par Délia

Une comédie d'action japonaise : Why don't you play in hell ?

Un jeu de massacre hystérique et trop kawaii, supra-tarantinesque et violemment attachant, par l’extraterrestre à l’origine de Suicide Club et Love Exposure…

Connaissez-vous Sono Sion ? Non ? Alors sachez seulement ceci : ce japonais est un poète du chaos, foudroyé à un âge que l’on suppose décisif, par la découverte d’Orange Mécanique, et n’ayant eu de cesse depuis lors de crier, mitrailler à longueur de pellicule enflammée sa passion iconoclaste pour le « Dieu Cinéma ». Un fou furieux qu’on a envie de serrer très fort dans ses bras, tant ses films sont généreux, amorals, bouleversants, épuisants, bref, d’une liberté inouïe !

Autant dire que si vous ne supportez pas les pubs squattant votre mémoire des jours durant, les geysers de sang so girly, montages cocaïnés et autres cosplays de Bruce Lee, fuyez ! Car ce Why Don’t You Play in Hell ? est tout cela à la fois, et pire encore ! L’histoire d’une bande de siphonnés du caméscope - les Fuck Bombers ! - croisant la route d’une ex-enfant star à la dérive, dans un contexte de guerre des clans yakuzas, tous plus baka les uns que les autres. Le tout culminant dans un tournage-massacre à l’intérieur même du film, parfaite mis en abîme du cinéma faussement guérilla et réellement virtuose du cinéaste.

Un sens de la narration hallucinant, tout en rupture de ton mais retombant avec grâce sur ses pattes, des idées de mise en scène comme s’il en pleuvait, des trognes pas possibles, un romantisme d’adolescent écorché vif… Il arrive un moment où les mots manquent… Alors voilà, si vous aimez Kill Bill et que vous sentez le besoin de décompresser en cette période anxiogène, décapsulez donc cette boîte de Pandore pour cinéphage compulsif. Plus frappée qu’une tequila, elle fait aussi très chaud au kokoro !

Conseillé par Mathieu