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Philippe et Alexis Blanc, la terre en héritage

16/12/2019 Un écosystème dynamique

Agriculteur à Gerzat depuis 1983, Philippe Blanc s’apprête à installer son fils, Alexis, sur une quinzaine d’hectares en maïs et tournesol semence. Un premier pas vers la transmission totale de son exploitation.

Autour de la maison de son enfance, d’ici 10, 15ans, “ce ne sera plus des champs, mais des pavillons”. Alexis Blanc, 21 ans, y est préparé. À Gerzat, la pression foncière est telle que le jeune homme sait pertinemment que son exploitation fleurira ailleurs. C’est en tout cas ce qu’il a en tête, à quelques semaines de s’établir pour de bon : “l’objectif, ce n’est pas forcément de s’agrandir, mais de se restructurer, d’être indépendant, d’avoir une surface de travail la plus regroupée possible. Et ça ne pourra passe faire ici”.

En attendant les bonnes opportunités, ce jeune diplômé d’un BTS production végétale aura de quoi s’occuper avec les 15 hectares sur lesquels il s’installe prochainement en maïs et tournesol semence. Des cultures qui demandent sans doute “plus de travail” que les autres, mais qui sont, selon lui, “les mieux valorisées et les plus rémunératrices”. Le choix d’un“passionné”, surtout. Un jeune homme qui –pour y avoir toujours vécu– connaît le monde agricole dans le plus petit détail.

C’est d’ailleurs, parce que son père, Philippe Blanc, n’est jamais bien loin qu’Alexis semble aussi prêt et enthousiaste à entrer officiellement dans la vie active. “Quand on s’installe, on a besoin d’une expérience. Moi j’ai celle de mon père. Il connaît mieux les terres que moi, il les pratique depuis 30 ans !” Depuis 1983 pour être exact. Date à laquelle Philippe Blanc s’est installé en individuel, à Gerzat, pour faire des cultures légumières de plein champ, avant de reprendre, en 1994, une activité céréalière.

En ce moment, le père et le fils sont à pied d’œuvre pour semer du blé, de jour comme de nuit, et assurer la vente directe des pommes de terre à la ferme. Mais dans quelques années, probablement 5 ans, Alexis assumera ces labeurs tout seul. Ou presque… Bientôt à la retraite, Philippe Blanc a prévu de céder son patrimoine à ses fils, Alexis, et son cadet, Corentin, qui suit encore des études agricoles. C’est dans cette optique que le père de famille leur transmet déjà, au quotidien,un héritage bien plus précieux… Le savoir-faire et l’amour de la terre.

Ce passage de relais, Philippe Blanc ne l’a pas toujours envisagé. Loin de là. Surtout dans ce contexte particulièrement difficile pour la profession. “Ils auraient pu faire autre chose… Je les ai laissés libres. De toute manière, quand on interdit quelque chose à quelqu’un, c’est le meilleur moyen pour qu’il le fasse quand même !” Aujourd’hui, l’agriculteur veut bien l’avouer. Mais avec un brin de pudeur : “c’est une fierté, aussi, d’installer ses deux fils”.