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Le retour du Chanturgue sur les côtes de Clermont

16/12/2019 Un écosystème dynamique

Il y a plus d’un an, Dominique et Jean-Charles Chenavas ont répondu à l’appel de la Ville pour relancer l’AOC Chanturgue sur les côtes de Clermont. Le père et le fils s’installeront bientôt en bio sur une parcelle prête à planter d’1,5 hectare.

Il faudra s’armer de patience avant que la vigne s’enracine de nouveau à son terroir… Un an, deux ans, tout au plus. C’est en tout cas le délai que Dominique et Jean-Charles Chenavas se sont fixés pour replanter 6 000 à 7 000 pieds sur une parcelle d’1,5 hectare avec vue sur Clermont.

Cette terre en friche située sur les coteaux de Chanturgue, le père et le fils l’ont obtenue d’une bien drôle de manière… Ils ont répondu, voilà plus d’un an, à l’appel de la Ville pour relancer l’AOC qui a fait en son temps les grandes heures de la capitale auvergnate. On murmure d’ailleurs que le Chanturgue, vinifié dans les réseaux souterrains de la cité volcanique, servait à cuisiner le coq au vin d’Henri IV. Rien que cela !

C’est cette histoire, “quand même incroyable”, qui a poussé le duo clermontois à se lancer dans le grand bain du vin. “Aujourd’hui, l’AOC a presque disparu. Il doit rester une demi-douzaine d’hectares... La faire renaître, c’est une formidable opportunité.” Un rêve qui se concrétise, aussi. S’établir pour de bon et en famille : le projet a une saveur toute particulière pour ces deux hommes qui travaillent dans la distribution de matériel agricole. Sur cette terrasse exposée plein sud, le père et le fils cultiveront enfin leur propre terre en agriculture biologique, une condition imposée parla Ville de Clermont-Ferrand. “Un avantage plus qu’une contrainte”, assurent les deux hommes qui ont prévu de vinifier “chez un ami vigneron bio” pour se lancer. Mais avant de se consacrer réellement à la terre, les futurs viticulteurs doivent encore régler quelques questions administratives. “On est en train de monter une SCEA” pour pouvoir officialiser le partenariat public-privé qui actera la mise à disposition de la parcelle. Un bien dont le loyer a été fixé à… 150 bouteilles de vin par an pour les réceptions et autres événements de la Ville. Comme l’impose le cahier des charges de l’appellation, le père et le fils partiront sur des cépages rouges gamay et pinot noir. Ils espèrent présenter leur toute première cuvée dans 4 ans. “On a bien un objectif de production, mais ça dépendra vraiment de la qualité du sol. C’est aussi pour cela qu’on attend presque deux ans avant de planter...” Deux ans, c’est le temps qu’il faudra pour assainir le terrain. Pour réintroduire de la biodiversité sur une terre délaissée depuis plus de 20 ans !

Les haies que Dominique et Jean-Charles Chenavas planteront bientôt –en partenariat avec la société de chasse locale– ou les différents mélanges de fourragères et de céréales qu’ils s’apprêtent à semer serviront justement à préparer la parcelle. Viendra ensuite le temps des pâtures pour les brebis de Gaëlle Chauffour, une bergère installée tout près d’ici, à qui la Ville met également 1,5 hectare de terres à disposition sur le puy de Var. “Pendant une ou deux années, son troupeau viendra amender le terrain.” Dominique et Jean-Charles Chenavas en sont persuadés, cette interculture donnera à leur vigne de meilleures chances de réussite. “C’est un projet pour 50 ans donc il faut bien le penser.