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Interview croisée : des travaux à la hauteur du défi climatique

06/03/2023 Inspire

Confrontée à des enjeux majeurs, la métropole s’apprête à connaître une évolution sans précédent. Synonyme à terme d’un plus grand confort de vie pour ses habitants, cette transition ne peut s’opérer sans une transformation profonde de son territoire. Explications avec Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole, et François Rage, premier vice-président de Clermont Auvergne Métropole en charge des mobilités durables et président du SMTC-AC.

Une phase de grands chantiers débute sur le territoire métropolitain. Quels sont les objectifs de ces travaux et pourquoi les réalisez-vous tous sur une même période ?

[Olivier Bianchi] Les trois prochaines années s’annoncent compliquées. Les problèmes de circulation liés aux travaux vont mettre notre patience à rude épreuve et nous contraindre à changer nos habitudes de déplacement. Mais les défis climatiques et énergétiques que nous devons relever nécessitent des changements. Si nous voulons être en mesure d’atténuer la hausse des températures dans nos villes, de produire localement des énergies renouvelables ou de préserver la qualité de nos richesses naturelles, nous devons passer à la vitesse supérieure.

Je sais que cette période ne nous rendra pas très populaires, mais ces choix n’attendent pas, nous devons opérer dès à présent une transition. Il y a une dizaine d’années, lorsque notre territoire a accueilli son premier réseau de chaleur, cela a donné lieu à des controverses. Le temps et l’actualité nous ont finalement donné raison. Le confort de vie que les habitants vont gagner à la suite de ces travaux ne nous fera pas regretter nos choix.

Concrètement, qu’avons-nous tous à y gagner ?

[Olivier Bianchi] Nous sommes tous concernés par les différents projets qui sont en train de se concrétiser. Les avantages que nous avons à en tirer sont multiples, à tout niveau. Au niveau du cadre de vie, de la qualité de l’air, du partage de l’espace public grâce au projet InspiRe qui nous offre la perspective d’une métropole plus apaisée. D’un point de vue du temps et du confort que nous allons gagner dans nos déplacements, grâce aux nouveaux aménagements réalisés en faveur des transports en commun et des mobilités douces. Je pense aussi aux travaux qui visent à remplacer les réseaux d’eau potable et d’assainissement : les bénéfices ne sont pas forcément visibles et pourtant, ces opérations sont vitales pour garantir à tous une eau de qualité et lutter contre le gaspillage de cette ressource naturelle si précieuse.

Les travaux programmés ces trois prochaines années sont en grande partie liés au projet InspiRe. Lorsque vous parlez d’une transformation de nos modes de transport, vous faites référence à la restructuration complète du réseau de transports publics ?

[François Rage] La création de ces deux nouvelles lignes B et C sur lesquelles circuleront des bus électriques, apportera un confort certain aux usagers : temps de trajet réduits, horaires amplifiés, meilleure régularité, plus grande sécurité… Mais c’est bien de la refonte complète de notre réseau dont il est question. Actuellement, plusieurs communes de la métropole sont peu ou mal desservies par les transports en commun. C’est une inégalité à laquelle nous souhaitons remédier en connectant aux lignes A (tramway, NDLR), B et C de nouvelles correspondances pour irriguer l’ensemble du territoire. À terme, en augmentant l’offre publique de transport en commun de 20 %, nous pensons booster la fréquentation de 50 %.

En cette période de forte inflation, ces investissements sont-ils prioritaires ?

[François Rage] Comme à l’intérieur d’un foyer ou d’une entreprise, la Métropole pilote son budget en regardant au plus près ses dépenses. Les investissements liés aux travaux sont nécessaires et cohérents avec les impératifs de l’urgence climatique. Nous ne pouvons pas faire marche arrière, ne serait-ce que pour conserver notre rôle de locomotive au sein du Massif central et continuer à soutenir l’économie locale par le biais des marchés que nous passons essentiellement avec des entreprises de la région pour réaliser les travaux.

La Métropole est à l’origine de nombreux aménagements majeurs sur son territoire, mais je pense que le projet InspiRe (dirigé conjointement avec le SMTC-AC, NDLR) marquera les esprits. Il illustre la montée en puissance d’une politique ambitieuse qui s’applique à l’échelle des 21 communes et qui oeuvre pour le bien-être général. Au-delà de la façon dont ce projet va transformer nos modes de déplacement et repenser l’espace urbain, il va créer chez les habitants un sentiment d’appartenance au territoire. En offrant à chacun la possibilité d’être à 30 minutes en transport en commun des services essentiels et d’une centralité urbaine, le projet InspiRe apporte un équilibre, une harmonie entre les communes. En ces temps difficiles, il peut aussi aider d’une certaine manière les citoyens à réaliser des économies, en les encourageant à se déplacer autrement qu’en voiture.

Que répondez-vous aux personnes qui appréhendent la période à venir ?

[Olivier Bianchi] Ces travaux sont nécessaires si nous voulons vivre dans une métropole harmonieuse, respectueuse de l’environnement et de ceux qui la composent. Aujourd’hui, la voiture reste le premier mode de déplacement des habitants de la métropole. De plus en plus attractif, notre territoire voit son nombre d’automobilistes augmenter. Si nous n’agissons pas, les problèmes de circulation et de pollution ne feront que croître d’année en année.

Ce n’est pas toujours facile de changer ses habitudes. C’est pour cette raison que nous souhaitons rattraper notre retard en irriguant le territoire de nouvelles lignes de transport en commun et de nouvelles pistes cyclables. En proposant des alternatives crédibles à la voiture, nous trouverons un équilibre. Chacun sera libre de se déplacer en toute sécurité dans un espace accessible et apaisé. •

 

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