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Ces acteurs économiques ont fait de l’eau leur priorité

23/06/2023 Préserver, recycler...

Exemplaires dans leur manière d’économiser l’eau, l’usine Candia et l’exploitation agricole. Le Biau Jardin contribuent significativement à l’effort collectif.

Candia règle le problème à la source

Lorsqu’il a pris la direction de Candia en 2018, Laurent Thuus a tout de suite fait de l’eau une de ses priorités. Avec 330 000 m3 d’eau consommés par an, la situation devenait urgente dans l’usine. Après avoir sollicité l’aide d’un spécialiste en 2019, un objectif est fixé : baisser la consommation de 40 %. Alors que l’année 2023 n’est pas encore finie, le directeur en est certain, le défi sera relevé dans quelques mois, avec une consommation estimée à 194 000 m3 . Soumise à des normes d’hygiène strictes, l’usine Candia réalise près de 183 000 lavages par an. C’est ce qui représente sa plus grande source de dépense en eau. Pour réaliser des économies, sans nuire à la qualité de ses produits, l’entreprise a investi dans une nouvelle station de lavage équipée d’un logiciel permettant de mesurer et d’optimiser en direct la consommation. Elle récupère aussi à présent l’eau de rinçage pour l’utiliser lors du cycle suivant. “Et ce n’est pas fini !”, s’enthousiasme Laurent Thuus, qui travaille avec ses équipes sur une nouvelle demande de subvention. “Pour 2026, nous visons les 130 000 m3 !”. Signataire depuis l’an dernier d’un plan PURE (voir encadré), Candia ne regrette pas d’avoir opéré ce virage qui lui permet d’anticiper les problèmes actuels de sécheresse. Appartenant au groupe Sodiaal, l’usine clermontoise produit 35 000 tonnes de beurre par an. •

 

Le Biau Jardin, en avance sur son temps

Comment concevoir lorsque l’on est maraîcher, de faire pousser des légumes sans eau ? Pour Gilles Lèbre, le débat est clos, “c’est impossible !” Directeur du Biau Jardin depuis 26 ans, il connaît toutes les astuces pour économiser cette ressource si précieuse. À Gerzat, où se situe l’exploitation, 2 km de haies ont été plantés au nord et au sud des parcelles pour que le vent n’assèche pas les cultures. Devenu expert dans l’art de biner et de pailler la terre, Gilles Lèbre cultive aussi des engrais verts (seigle, vesce…) qu’il enfouit dans les premiers centimètres du sol pour fertiliser et isoler son terrain de la chaleur. “Depuis 5 ou 6 ans, on a perdu 100 mm de pluviométrie sur 600”, constate-til, désolé. Pour faire face au changement climatique, Le Biau Jardin concentre à présent ses efforts sur l’irrigation. Après avoir investi dans une station lui permettant de récupérer l’eau des toits (il espère 4 000 ou 5 000 m3 par an), Gilles Lèbre a installé des systèmes de goutte-à-goutte sur certaines cultures et automatisé tout son réseau d’irrigation pour pouvoir programmer les arrosages. Ne manquant pas d’idées, le maraîcher a également fait construire des serres avec des toits isolants permettant de réduire de 8 °C leur température en été. “C’est important d’agir maintenant. L’homme s’adapte aux changements, mais pas la nature.” Gilles Lèbre a par ailleurs décidé d’arrêter de produire en été les plantations les plus gourmandes en eau comme la salade et certains légumes verts. •

 

La CCI en renfort sur la question de l’eau

Faciliter les démarches entreprises, c’est le coeur de l’action de la CCI. Toujours volontaire pour aider les entrepreneurs, elle a musclé depuis quelques années son expertise sur la question de l’eau. Elle accompagne notamment les acteurs du territoire dans le cadre du plan PURE (Plan d’utilisation rationnelle de l’eau) qui concerne 30 entreprises du département et du PSH (Plan de sobriété hydrique), auquel 300 entreprises environ sont assujetties. Encourageant l’amélioration continue dans la gestion de l’eau, ces deux dispositifs exemptent les entreprises concernées, en cas de restrictions lors d’épisodes de sécheresse. Pour encourager les échanges de bonnes pratiques, la CCI a créé le Club de l’eau, auquel Candia, Michelin ou bien encore Limagrain participent. Elle accompagne également les PME-TPE dans leurs démarches de gestion de la ressource en eau, dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence de l’Eau. •

+ Retrouvez plus d’explications sur le plan PURE et le PSH sur investinclermont.eu