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Être Capitale européenne de la Culture, ça veut dire quoi ?

18/06/2021 CEC 2028

Depuis 2015, Clermont-Ferrand est candidate au titre de Capitale européenne de la Culture 2028, un label accordé chaque année à deux (parfois trois) villes européennes pour montrer de quelle façon la culture peut mettre en valeur les territoires. Mais être Capitale européenne de la Culture, ça représente quoi exactement ?

C’ est une petite musique que vous avez sans doute déjà entendue... Clermont-Ferrand se rêve Capitale européenne de la Culture 2028. Depuis quelques mois, sa candidature – dont le programme Effervescences (2017-2019) avait marqué les esprits – résonne même sur l’ensemble du Massif central (lire p13). Vaste projet de territoire au périmètre désormais élargi, cette aventure va devenir encore plus prégnante, la date du dépôt du dossier auprès de la Commission européenne approchant à grands pas.

En 2023, le territoire sera fixé sur sa destinée. Car endosser le titre de Capitale européenne de la Culture, presque toutes les villes lauréates depuis 1985 vous le diront, c’est clairement entrer dans une nouvelle ère.

Ce programme, mis en place par l’Europe, va au-delà d’un simple festival ou d’une simple programmation culturelle. “Il permet de questionner des enjeux communs aux villes européennes, de lancer des pistes de réflexion, de faire naître de nouveaux modèles”, relève Violaine Moreau, chargée des publics et de l’inclusion pour Clermont-Ferrand Massif central 2028. Plus concrètement, la candidature permet, grâce à l’aide de l’Europe, de mettre en émulation tout un territoire, de lancer des coopérations et projets culturels inédits, de dessiner une stratégie culturelle sur le long terme. Mais surtout, de “donner un coup de projecteur” sur la ville ou la région candidate, puis lauréate. “C’est le plus gros atout”, selon Violaine Moreau. “La candidature et le titre auquel elle nous donnera peut-être accès vont permettre de faire parler de Clermont et du Massif central différemment. Nous pouvons attendre aussi d’importantes retombées touristiques et économiques”. En 2013, l’année de son titre, Marseille-Provence – dernière capitale française en date – a attiré 2 millions de touristes supplémentaires ! Sans compter toutes les retombées avant l’année Capitale. Mais aussi après.

Car s’engager dans cette aventure européenne, c’est signer pour une démarche au long cours et tenter de la faire vivre au-delà de l’année du sacre. “Les capitales sont choisies 6 ans avant l’année du titre”, rappelle Violaine Moreau. Clermont a même choisi de se déclarer en 2015, plus tôt que ses concurrentes (une dizaine de villes françaises) afin d’embarquer tous les habitants dans le projet. De laisser infuser la fameuse petite musique... Car “on ne fait pas la Capitale pour, mais avec les habitants”, insiste Patrice Chazottes, directeur de Clermont-Ferrand Massif central 2028. C’est d’ailleurs là le fondement de cette candidature clermontoise et l’un des critères de sélection de la Commission européenne. “Chacun peut s’emparer du projet. Nous sommes le chef d’orchestre, mais les acteurs culturels doivent y voir une occasion de tester des choses, de sortir des sentiers battus”, détaille Violaine Moreau. “L’enjeu, c’est vraiment : comment on propose une culture, mais pas avec un grand C justement ! Plutôt une culture qui ne fait pas peur, une culture participative et accessible à tous.” Un modèle qui perdurera après 2028.

Depuis le lancement de la candidature, des coopérations de toutes formes ont déjà vu le jour. Un bouillonnement qui, quel que soit le résultat en 2023, apporte au développement du territoire. D’où l’importance de comprendre que ces années de candidature ne sont pas vaines. L’année du titre “ne constitue pas pour autant l’alpha et l’oméga du projet”, témoigne Patrice Chazottes. “Certaines de nos actions auront, quoi qu’il arrive, structuré le territoire et pourront être pérennisées”.