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La collection Ghysels vient enrichir le musée Bargoin de 330 pièces textiles

10/12/2021 Dynamisme culturel

En 2019, le musée Bargoin a acquis un ensemble exceptionnel de plus de 330 pièces textiles provenant de presque tous les continents et rassemblé pendant plus de soixante ans par des collectionneurs passionnés, qui ont fait l’honneur de proposer au musée ce fonds unique d’une grande qualité.

Enrichissement des collections au Musée Bargoin

Composée essentiellement de costumes, cette collection illustre la diversité des textiles tribaux et témoigne de traditions culturelles pour certaines disparues. Elle permet au musée de compléter son fonds par des aires géographiques ou des cultures non encore représentées et vient alimenter nos connaissances sur la variété des modes de vie, des savoir-faire et des visions du monde. Japon, Indonésie, Birmanie, Ouzbékistan, Bolivie, Afrique du Sud... Ces textiles du monde nous renseignent également sur les celles et ceux qui les ont réalisés.
Pour l’acquisition de ce fonds, Clermont Auvergne Métropole a bénéficié de l’aide financière de l’État et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Après un long travail de marquage, conditionnement et étude, une présentation de plusieurs pièces de  ce nouveau fonds sera visible au muée Bargoin dès le printemps 2022.

Veste de femme, ethnie Miao, Chine.

La Chine est habitée par plusieurs dizaines de groupes ethniques qui ont conservé leurs cultures traditionnelles, lesquelles se lisent particulièrement dans les textiles. Les plus représentatifs sont les vêtements féminins, qui se distinguent par la couleur, les motifs, le style et les techniques employées. Les costumes les plus décorés sont réservés aux grandes occasions et les motifs jouent un rôle symbolique important. Chez les Miao, minorité ethnique la plus nombreuse et réputée pour la grande qualité de ses textiles, les femmes portent traditionnellement une veste courte et une jupe plissée. À Shidong, les femmes Miao ornent leurs vestes de broderies colorées représentant un bestiaire dominé par la figure du dragon, souvent décliné en mouton, buffle ou serpent. Ces broderies d’une grande finesse, appliquées sur une toile de coton teinte à l’indigo puis calandrée, sont source de fierté et de revenus pour les Miao.

 

Veste et jupe de femme et Miao et détail d’une manche brodée, Chine, Guizhou, 1ère moitié du XXe siècle,  © musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole.

Détail de la manche brodée, veste de femme Miao, Chine, Guizhou, 1ère moitié du XXe siècle,  © musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole.


Tunique d’homme cushma, ethnie Shipibo, Pérou.

Les Shipibo-Conibos sont un peuple indigène qui vit dans la région de l’Ucayali au centre du Pérou et dont les traditions sont marquées par l’influence des grandes civilisations andines préhispaniques. Les Shipibo sont connus pour leurs motifs géométriques appelés kéné qui reflètent leur vision de la nature et leur cosmologie, et qui confèrent pouvoir et protection au foyer, aux individus et à l'ensemble du groupe. Les motifs sont dessinés sur des étoffes de coton tissées à la main à l’aide de pigments produits avec de l’écorce d'acajou et de la boue noire. Les hommes shipibo portent traditionnellement le cushma, longue tunique de coton de style poncho utilisée dans la région depuis l’époque préhispanique. Il se compose de deux pièces rectangulaires cousues au centre avec une ouverture pour la tête et décorées de motifs kéné (éléments graphiques présentant la cosmovision, la connaissance et l’esthétique de cette société), peints verticalement dans des tons sombres.


Tunique d’homme Shipibo, Pérou, 2e moitié du XXe siècle
© musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole

 

 

Tunique d’homme Wodaabe, ETHNIE PEUL, NIGER.

Cette tunique, constituée d’un tissage en bandes, assemblées puis brodées,n’est pas portée par les femmes, mais par les hommes de l’ethnie Peul au Niger, les Wodaabes. Ce peuple d’éleveurs nomades (qui vit dans un espace semi-désertique) se rassemble tous ensemble, une seule fois par an. Pour retrouver l’unité du groupe ils vont fictivement « se mettre en guerre ». Leurs armes sont le chant et la danse. Le but officiel de cette belligérance est le vol des femmes des autres lignages. C’est de cette manière que des relations se créent, pérennisant des alliances avec d’autres membres du groupe, et assurant  l’unité de la communauté. Une partie du rituel est consacré la danse yaake, pendant laquelle les hommes portent cette tunique. Ce vêtement exalte la séduction, le rapport au corps, le rapport à l’autre. Cela concerne l’ensemble de la communauté : les hommes gèrent le rituel, les femmes de la famille brodent la tunique (qui se transmet de père en fils)  et les jeunes filles apparaissent enfin pour élire le plus beau danseur

 



Tunique d’homme Wodaabe, Ethnie Peul, Niger,  2e moitié du XXe siècle
© musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole

 


Un projet soutenu par la Région et la DRAC