Actualités et agendas

Focus sur un document patrimonial : 100 ans de quotidien, avec la Montagne

10/04/2019 Bouger, se divertir

Cette année le journal La Montagne fête son centenaire, l’occasion pour la Bibliothèque du Patrimoine de vous dévoiler ses éditions les plus anciennes, consultables sur Overnia.

La collection « Presse auvergnate » de la Bibliothèque numérique Overnia présente, entre autres, une partie des numéros du quotidien La Montagne allant de 1919 à 1944.

La Montagne de 1919 à 1944

Fondé et financé par Alexandre Varenne, le quotidien paraît le 4 octobre 1919 sous le titre complet La Montagne, Quotidien de la Démocratie Socialiste du Centre. Le titre choisi fait écho aux idées révolutionnaires de 1793 des Montagnards, parti qui siégeait sur les plus hauts gradins de l'assemblée. En 1925, Alexandre Varenne est nommé gouverneur général de l'Indochine et confie la direction politique et administrative du journal à son frère Jean. En 1938, deux premières agences sont ouvertes à Vichy et à Moulins.

Diffusé dans cinq départements (le Puy-de-Dôme, l'Allier, le Cantal, la Corrèze et la Creuse), il doit alors faire face à deux grands concurrents à sa droite : L'Avenir du Plateau Central qui tire à 35000 exemplaires avec deux éditions et Le Moniteur du Puy-de-Dôme, tirant à 58000 exemplaires avec quatre éditions. Toutefois, La Montagne parvient à se faire une place dans le paysage journalistique. En 1920, le quotidien prend position pour Léon Blum et devient « Journal des Gauches ». Dans le Puy-de-Dôme, la publication rencontre un succès parmi les ouvriers, les carriers et les mineurs du département. Il soutient naturellement en 1936 la politique du Front Populaire et est alors tiré à 30 000 exemplaires. Le journal augmente ses ventes quand celles de ses deux concurrents s'essoufflent.

 

Pendant l'Occupation, le quotidien prend ouvertement position contre le gouvernement de Vichy et la Résistance trouve au sein de l'entreprise de presse un certain soutien. Face à la censure et aux difficultés que rencontre Alexandre Varenne à exprimer son opposition au régime, ce dernier décide de saborder le journal le 27 août 1943, préférant "briser sa plume plutôt que de la mettre au service de la tyrannie". La personnalité d'Alexandre Varenne et les positions tenues par le quotidien permettront toutefois à La Montagne de reparaître sous le même nom le 15 septembre 1944, contrairement au Moniteur du Puy-de-Dôme et à l'Avenir du Plateau Central compromis par leur soutien au régime de Vichy et aux Allemands. Faisant face aux difficultés matérielles du contexte d'après-guerre, il s'imposera peu à peu comme le principal puis le seul quotidien régional auvergnat.

    

La numérisation de la presse auvergnate

En 2011, la bibliothèque du Patrimoine a choisi de numériser directement les journaux à partir des microfilms. Cette méthode permet de préserver les exemplaires papier souvent très fragiles et de bénéficier des compléments ajoutés lors du microfilmage. Une quinzaine de titres du XIXe jusqu'au milieu du XXe siècle sont progressivement mis en ligne. La sélection opérée se focalise sur les titres ayant connu le plus d'audience tout comme ceux à tirage limité. Ainsi, la mise en ligne de L'Ami du Peuple fondé également par Alexandre Varenne permet d'avoir une vision globale des tons politiques de l’époque : les journaux classés à gauche côtoient ceux classés alors à droite. Ces titres ont tous leur siège à Clermont-Ferrand et contiennent en priorité des informations locales, mais aussi régionales et parfois quelques pages nationales.

 

 

Venez découvrir tous les secrets et les articles qui ont marqué l’histoire de ce quotidien depuis 1919 et ce qui vous attend dans les années à venir lors de la conférence à deux voix sur La Montagne le 17 octobre à 18h30 à la Bibliothèque du Patrimoine.

>> Consulter les numéros de la Montagne  sur Overnia jusqu’en 1944