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Bibliothèque numérique : les coups de coeur de la semaine

04/27/2020 Bouger, se divertir

Durant la période de confinement, le réseau de lecture publique de Clermont Auvergne Métropole vous invite à découvrir gratuitement sa bibliothèque numérique en ligne et vous propose chaque semaine, une sélection des coups de cœur de nos bibliothécaires.

Cette semaine, coup de projecteur sur les collections de la Bibliothèque du Patrimoine et son pendant numérique, Overnia !

 

Le "Theatrum orbis terrarum" d'Abraham Ortelius

Vous avez probablement feuilleter une fois dans votre vie un atlas. Mais savez-vous qui est l’inventeur de ce type d’ouvrage ?

Abraham Ortelius était un géographe, cartographe né à Anvers. Il suivit un apprentissage de graveur de cartes, puis accéda en 1547 à la guilde de St Luc (guilde des enlumineurs) en tant qu’enlumineur de cartes. En parallèle, il reprit l’affaire d’antiquaire de son père décédé, ce qui lui permit notamment, de voyager à Francfort où se tenait la plus grande foire aux livres d’Europe.

Il se lia d’amitié avec le célèbre Gerard Mercator (1512-1594), mathématicien cartographe, qui lui inculqua son enthousiasme dans la réalisation des cartes. De nouvelles ambitions s’ouvraient à lui : l’enlumineur des cartes allait désormais s’attacher à les tracer, à les composer, à les grouper.

Ses premières cartes furent des représentations du vaste monde, de l’Egypte, de l’Asie, de la Terre sainte, de l’Espagne et même de l’empire romain.

Gilles Hooftman, un riche marchand et contemporain d’Ortelius, acheta toutes les cartes géographiques qui pouvaient exister dans le but de calculer les frais de transport des marchandises à partir des distances et d’évaluer les possibles dangers en cours de navigation. Le système de déroulement des grandes cartes de cette époque était vraiment très peu pratique. Suite à la suggestion d’un de ses amis, Ortelius para à cette difficulté en reliant ensemble toutes les petites cartes existantes. L’utilisation de cet ouvrage s’avéra être tellement pratique que cela incita Abraham Ortelius à en étendre son bénéfice aux savants et à rassembler les cartes des meilleurs auteurs dans un volume de taille uniforme. Son ouvrage fut terminé en 1569 et en 1570 le "Theatrum orbis terrarum" était en vente. Cette même année, il obtint le privilège de l’édition exclusive des "atlas" pendant 8 ans, ce qui empêcha notamment Gérard de Jode de publier le sien avant 1578.

Cet ouvrage a dominé le marché jusqu’à l’apparition de l’atlas de Mercator, vingt cinq ans plus tard. Au fil de ces 31 éditions, l’atlas s’est accru de 183 références, 167 cartes, en 7 langues différentes : néerlandais (1571), allemand (1572), français (1572), espagnol (1588), anglais (1606), et italien (1608). Son succès ne s’est pas limité qu’aux milieux commerciaux. Partout en Europe, l’atlas était respecté, admiré et utilisé. Les rois et les poètes en possédaient un exemplaire, notamment le roi Philippe II qui l’avait toujours à portée de main.
Le terme d’atlas n’apparaîtra en France que vers 1681 pour désigner ce type d’ouvrage.
D'autres atlas à découvrir dans la collection des Cartes et Plans d'Auvergne sur Overnia!

 

 

La "Monstrorum Historia" d'Ulysse Aldrovandi

Seriez-vous prêts à feuilleter un album rempli de monstres et de créatures légendaires?  Et si ils étaient tous réels?...

Il est des histoires qui ne se racontent pas. Elles se murmurent dans les chaumières, surgissent au creux de la nuit et disparaissent quand vient le matin. Pourtant, certaines de ces histoires nous sont parvenues et nous fascinent encore aujourd'hui. C'est le cas de la "Monstrorum Historia" d'Ulysse Aldrovandi.

Ce scientifique italien né à Bologne en 1522, est considéré comme le fondateur de l'histoire naturelle moderne. Après avoir enseigné la logique et la philosophie, il se tourne vers la médecine. Accusé d'hérésie en 1549, il est emprisonné à Rome pendant dix-huit mois. C'est lors de sa détention qu'il découvre la botanique, la zoologie et la géologie. Il constitue tout le long de sa vie, un extraordinaire cabinet de curiosités pour représenter la diversité du monde naturel.  Au total, il a collecté plus de 7000 spécimens dans son herbier et plusieurs milliers d'autres spécimens de plantes, herbiers, animaux... A la fin de sa vie, sa collection compte plus de 18 000 pièces. Sa plus grande œuvre, "la Storia Naturale", imprimée en 13 volumes est une description très complète des trois règnes de la Nature : le minéral, le végétal et le règne animal.

La "Monstrorum Historia" publiée à titre posthume en 1642 est l'une de ces œuvres les plus célèbres. Dans cet ouvrage, Ulysse Aldrovandi nous présente "le monstrueux" dans la déformation humaine et animale. C'est une compilation étrange de créatures humaines et animales. La plupart des bois gravés sont inspirés de dessins faits à partir de spécimens existants mais il n'a pas hésité à inclure des grands monstres mythiques et des créatures issues des légendes et contes de voyageurs. Ce chef d'œuvre de l'étrange nous ramène à notre imaginaire, ravive notre curiosité et nous questionne sur la notion de "monstre".

En parallèle : le roman policier, Meurtres à la pomme d'or de Michelle Barrière. Au XVIe siècle, François, fils d'un maître-rotisseur parisien, se rend à Montpellier pour étudier la médecine. Se retrouvant mêlé à une enquête, il est amené à se rendre à Bologne où il rencontre Ulysse Aldrovandi…

Découvrez toute la Bibliothèque Humaniste d'Overnia en un clic !

 

 

Le "Bréviaire d'Alaric" de Clermont exposé à Toulouse

Le musée Saint-Raymond de Toulouse, dans le cadre de l’exposition "Wisigoths. Rois de Toulouse", a demandé à exposer un des plus anciens manuscrits enluminés conservés à la bibliothèque du patrimoine de Clermont Auvergne Métropole, pour évoquer le roi Alaric II dont le royaume s’étendait jusqu’en Auvergne.

Le musée Saint-Raymond de Toulouse a demandé le prêt du "Bréviaire d'Alaric", manuscrit parfois désigné à Clermont-Ferrand sous son titre latin "Liber legis doctorum", soit "Livre des docteurs de la loi"

Pourquoi ce manuscrit est-il à Clermont-Ferrand ?

Ce recueil de textes juridiques romains a été composé à la demande du roi Alaric II en 506 pour s’appliquer à tout son royaume. Le royaume d’Alaric II, roi des Wisigoths ("Goths de l’Ouest") de 484 à 507, s’est étendu de l’Espagne jusqu’à la Loire, y compris l’Auvergne cédée par l’empereur romain d’Occident Julius Nepos en 476.

Quand les Francs de Clovis franchissent la Loire, Alaric II lève des troupes dont un nombre important d'Auvergnats. À la bataille de Vouillé en 507, la légende raconte que Clovis, vainqueur, a tué Alaric II en combat singulier. Le bréviaire d’Alaric, lui, a survécu à travers de nombreuses copies, et demeura très répandu jusqu’au onzième siècle, notamment en Auvergne.

D’après l’historien du droit Christian Lauranson-Rosaz, qui fut enseignant à l’Université d’Auvergne, le manuscrit du Bréviaire d’Alaric de Clermont aurait été conservé au chapitre cathédral de Clermont et daterait de la deuxième moitié du dixième siècle. Il aurait ensuite été transmis à l’abbaye de Saint-Alyre avant d’être conservé à la bibliothèque du patrimoine.

Une curiosité de ce manuscrit : en marge, une incantation en Occitan.

Au verso du feuillet 89, en marge, on peut lire des formules étranges. Ce sont des formules destinées à chasser les maladies et guérir des blessures qui font partie des textes en Occitan les plus anciens connus.

Pourquoi l’exposer à Toulouse ?

Les manuscrits doivent être conservés dans des conditions de température, d’humidité et de luminosité contrôlées, précisées dans les contrats de prêt et garanties par les vitrines d’exposition, afin de ne pas abîmer le manuscrit et ainsi pouvoir le transmettre aux générations futures. Afin de ne pas exposer trop longtemps des œuvres aussi précieuses et fragiles, elles sont parfois remplacées en cours d’exposition, ce qui peut aussi donner envie aux visiteurs de revenir. C’est pourquoi le musée Saint-Raymond de Toulouse expose un Bréviaire d’Alaric conservé à Montpellier puis un Bréviaire d’Alaric prêté par Clermont Auvergne Métropole.

Ce bréviaire est consultable dans la collection Bibliothèque Médiévale d'Overnia !

 

 

A retrouver sur : https://www.bibliotheques-clermontmetropole.eu 

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