Attachée à une écriture où la danse puise son essence dans la musique, Maud Le Pladec a choisi de mettre en lumière un matrimoine musical porté par un étonnant casting de six danseur·se·s et chanteur·euse·s. Ainsi s’écrit une autre histoire de la musique à travers la création féminine du Moyen-Âge à nos jours.

À la tête du centre chorégraphique d’Orléans depuis 2017, Maud Le Pladec esquisse une histoire de la musique du point de vue des compositrices, trop souvent occultées. Sur scène, elle convie six danseur·se·s et chanteur·euse·s, qui élaborent un matrimoine musical, afin de dépasser la valorisation des « grands noms », presque exclusivement masculins. Dans cette chorégraphie jouissive, où la voix est omniprésente, elle invoque des références historiques comme Barbara Strozzi ou Kassia de Constantinople, mais aussi des artistes contemporaines comme Elysia Crampton, Lucie Antunes et la compositrice et DJ Chloé, qui compose la bande son de la pièce. Grâce à un travail d’écoute sensible, les performeur·se·s, époustouflant·e·s de justesse, mobilisent voix, souffle, chant et danse comme une modalité de dialogue entre elleux et avec les œuvres convoquées.