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Une statue monumentale de Jupiter rejoint le musée Bargoin

17/12/2018 Bouger, se divertir

Le musée Bargoin et les Amis des musées de Clermont-Ferrand viennent de remporter un «cavalier à l'anguipède» aux enchères. Cette pièce remarquable qui prouve la richesse de l'archéologie locale représente le dieu Jupiter à cheval terrassant un monstre mi-homme, mi-poisson.

Dans les mois qui viennent, le public pourra découvrir -après étude et restauration- le cavalier à l’anguipède que le musée Bargoin vient d’acquérir grâce au soutien des Amis des musées de Clermont-Ferrand. Cette pièce monumentale (plus de 1,70 mètre de haut), mise au jour en 1849 à Égliseneuve-près-Billom, était jusqu’à présent conservée dans une collection privée. Son existence était d’ailleurs relativement confidentielle. D’où l’importance de cette acquisition, vendredi dernier, lors d’une vente aux enchères à l’hôtel Drouot, à Paris.

Cette représentation de Jupiter, typique de l’est de la Gaule et des Germanie, est aussi remarquable dans la mesure où elle relève de l’archéologie locale. Seulement une dizaine d’exemplaires a été découvert en Auvergne. Dans la plupart des cas, ces sujets, qui étaient placés au sommet des colonnes, sont très fragmentaires et difficilement identifiables.

La victoire de l'ordre sur le chaos

Particulièrement bien conservé, le cavalier à l’anguipède d’Égliseneuve-près-Billom, qui date pourtant du IIe siècle après J.-C, avait déjà connu son heure de gloire au XIXe siècle puisque son découvreur la promena de ville en ville pendant une vingtaine d'années faisant payer 10 centimes aux curieux pour voir ce qu'il interprétait alors comme une statue équestre de César foulant aux pieds le Gaulois vaincu.

En réalité, le groupe statuaire montre bien le dieu Jupiter luttant contre l’ennemi incarné par un monstre anguipède (torse humain et queue de poisson). Les Gallo-Romains y voyaient la victoire de la lumière sur les forces chtoniennes (infernales, souterraines), de l'ordre sur le chaos, de la civilisation sur la barbarie. Cette pièce majeure, témoin des croyances de nos ancêtres gallo-romains, viendra donc prochainement enrichir les collections du musée Bargoin. Il complétera le panorama du monde religieux à l’époque gallo-romaine développé dans les salles archéologiques.


photo : SVV - Thierry de Maigret