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Momie des Martres-d’Artière : des manuscrits offerts au musée Bargoin pour percer le mystère

15/12/2017 Musee Bargoin

Voilà une acquisition qui risque bien de relancer l’intérêt autour de l’une des plus grandes énigmes de l’archéologie auvergnate... Celle de la momie des Martres-d’Artière. La semaine dernière, l’association des Amis des Musées remettait officiellement au musée Bargoin un recueil de manuscrits portant sur cette formidable découverte de 1756.

Cette année-là, le 4 février, des paysans tombent par hasard sur un tombeau de pierre dans lequel ils découvrent un cercueil en plomb. À l’intérieur, aucun trésor, mais le corps d’un jeune garçon d’environ 14 ans, embaumé et bandeletté, à la façon des Égyptiens. Une curiosité qui, après avoir été « mutilée par les villageois » désireux de conserver des reliques de ce qu’ils pensaient être un saint, intégrera la collection du cabinet des sciences du roi Louis XV pour y être étudiée.

"Une pièce exceptionnelle"

Deux siècles et demi plus tard, on cherche toujours à faire la lumière sur l’histoire de cette momie conservée au Musée de l’Homme à Paris. Le mystère est resté presque intact. Presque, car la découverte, au mois de septembre, d’un recueil de manuscrits dans la collection d’un certain docteur Girard, éclairera forcément les chercheurs qui travaillent sur le sujet. C’est en tout cas ce qu’assure Marie Bèche-Wittmann, directrice adjointe en charge du département d’archéologie du musée Bargoin. « Une pépite », voilà comment elle qualifie ce document qui contient « des comptes rendus d’autopsies » pratiquées sur la momie, mais aussi « des dessins du sarcophage, du cercueil et du linceul avec dimensions ». Certaines données que le monde scientifique ignorait jusque-là.

Pour faire l’acquisition de cet ouvrage unique vendu 800 € aux enchères, le musée Bargoin s’est tourné vers l’association des Amis des Musées. « Nous n’avions plus de budget d’acquisition, mais nous souhaitions que ce recueil de manuscrits du XVIIIe siècle intègre une collection publique […] C’est une pièce exceptionnelle ». Jeudi 14 décembre, elle est revenue officiellement au musée pour y être numérisée, puis scrupuleusement étudiée en lien avec le Musée de l’Homme.

Le recueil apporte des informations qui pourront être exploitées dans le cadre d'un projet de recherche plus global sur la nécropole gallo-romaine des Martres-de-Veyre mené par l’Université Clermont Auvergne, la Maison des sciences de l’homme et le musée Bargoin. « Nous pourrons faire des comparaisons avec la momie des Martres-d’Artière car les périodes de datation sont assez proches », précise Marie Bèche-Wittmann. Cette précieuse acquisition ouvre donc de nouvelles perspectives. « Le recueil permettra sans doute d’écrire un nouvel article ». Dans les prochaines années, il sera conservé comme document scientifique ancien au musée Bargoin avant d’être peut-être déposé à la Bibliothèque du Patrimoine.