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L’estive, une pratique ancestrale encore d’actualité à Orcines

14/12/2017 Un écosystème dynamique

Christian Pichon ne saurait dire depuis combien de temps on envoie les ovins en estive sur les hauteurs d’Orcines. Une chose est sûre, c’est que cette pratique existait déjà lorsqu’il était enfant. À l’époque, la commune comptait bon nombre d’éleveurs. "Aujourd’hui, nous ne sommes plus que trois en élevage ovin".

Trois exploitants qui sont tous membres de la Coopérative d’estive d’Orcines, avec sept autres éleveurs des environs et quatre éleveurs bovins du village. De mi-mai à mi-octobre, ils envoient leurs bêtes pâturer sur 550 hectares de montagne, sous la surveillance de deux bergers saisonniers. Sur ces terres d’alpages allant du sommet du puy de Dôme jusqu’au Pariou, en passant par le puy de Côme -des propriétés privées soumises au droit de fermage- environ 2 000moutons et 65 génisses prennent le grand air.

Même si cette pratique participe à la beauté du site, "elle n’a rien à voir avec du folklore", insiste Christian Pichon, qui préside la coopérative depuis les années2000. L’estive, au-delà du fait qu’elle permet d’entretenir les terres, a "un réel intérêt économique" pour les éleveurs. En déclin dans les années 80, elle est aujourd’hui très prisée (sur le territoire métropolitain, l’estive se pratique aussi à Saint-Genès-Champanelle). "On est obligés de refuser des éleveurs tous les ans", explique Christian Pichon.

La coopérative d’Orcines, dont le budget annuel est d’environ 120 000 €, a en revanche plus de mal à fidéliser ses bergers. Et ce n’est pas faute de bonne volonté…Il y a deux ans, elle a fait construire un chalet tout neuf sur le flanc nord du puy de Dôme, de façon à améliorer leurs conditions d’accueil. Dès ce mois-ci, les éleveurs vont se mettre à la recherche des prochains gardiens de leurs troupeaux.