Il fallait aimer la terre pour imaginer une machine qui la respecte autant, tout en conservant une exigence de productivité. Alexandre Prévault, fils de paysan, diplômé de l’IFMA (Institut français de mécanique avancée de Clermont-Ferrand), est de ceux qui croient farouchement « à la machine au service de l’homme » et qui tentent toujours de « trouver des solutions mécaniques à des problèmes rencontrés au quotidien ». C’est donc en travaillant les champs qu’il a conçu Alpo. « Un tracteur électrique qui respecte le sol tout en étant performant ». Un engin agricole made in Gerzat dont on risque d’entendre parler dans les années à venir...

8 heures d'autonomie

Alpo, ce n’est pas ce gros tracteur sur lequel on aurait juste remplacé le moteur thermique par un moteur électrique. Alpo, c’est d’abord un outil qui réinterroge la façon de conduire une culture. Un tracteur moins énergivore, plus respectueux de la terre, mais avec une puissance égale à celle d’un tracteur dit « classique ». Avec ses « 25 chevaux concentrés dans 450 kg » et sa batterie lithium d’une autonomie de 8 heures, il concurrence largement un tracteur thermique d’1,6 tonne.

Et les professionnels du monde agricole l’ont bien compris lorsqu’ils ont offert le premier prix de la l’innovation à Alexandre Prévault, au mois de septembre dans la Drôme, lors du prestigieux salon Tech&Bio. Une récompense qui fait sens pour le jeune ingénieur-mécanicien. Tout juste un an après avoir lancé sa société SABI AGRI, via l’incubateur Busi, dont Clermont Auvergne Métropole est partenaire.

Depuis, la presse spécialisée s’intéresse de près à cette invention « testée sur différentes productions à travers la France », mais surtout sur son exploitation légumière de Gerzat. Car l’idée est bien de produire un tracteur « standard », mais adaptable. « Un tracteur paramétrique » dirait Alexandre Prévault, capable de travailler la vigne comme le tournesol.

Aujourd’hui, celui qui se voit davantage comme « un ingénieur-agricole », est sur le point de commercialiser la version finale d’Alpo, dont la plupart des pièces sont sous traitées localement. « Il y aura eu une lignée d’essais-erreurs. Au total, nous avons fait quatre prototypes… » Les premières commandes, passées dès maintenant, devraient être livrées au printemps. En attendant, Alexandre Prévault prévoit d’embaucher plusieurs personnes sur sa ferme de Gerzat, notamment un ingénieur-agronome pour « mettre en œuvre les usages du tracteur ».

Un chiffre

30 000 €, c’est le prix du tracteur Alpo. Soit environ 5 000 € plus cher qu’un tracteur « classique », mais avec davantage d’options.

Plus d'informations sur le site www.sabi-agri.com