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Portrait d'Anne Chauder : "dessiner une image transparente et humaine de l’industrie pharmaceutique"

28/02/2018 Les entreprises du territoire

« On dit que la troisième génération est la dernière ». Anne Chauder, qui a pris les rênes du groupe familial Dômes Pharma en 2016, compte bien « faire mentir cet adage ». Elle guide son entreprise -une référence dans le domaine de la santé animale dont le siège est à Pont-du-Château- vers des activités internationales, davantage ouvertes au numérique. La chef d’entreprise faisait d’ailleurs partie des 23 nominées pour le prix « Feather in the cap » qui met à l’honneur les femmes dirigeantes dans le secteur de la santé animale, il y a quelques jours, lors du congrès vétérinaire VMX 2018, à Orlando, aux États-Unis.

Elle rêve de grand. D’international. De digitalisation. De success-story auvergnate. Après tout, Anne Chauder, 37 ans, ne serait pas la première… « D’autres l’ont fait avant moi ». Sans même le nommer, la PDG de Dômes Pharma pense très fort au leader mondial du pneumatique. C’est dans ce sens qu’elle entend conduire le groupe qu’ont fondé ses grandsparents. Aujourd’hui, elle lui fait prendre un virage numérique et le mène à la conquête de l’Angleterre et de l’Allemagne, deux pays qui représentent, avec la France, 50 % du marché européen de la santé animale.

Car c’est de cela qu’il s’agit. De soins, d’antidotes, à destination de nos animaux de compagnie. Le grand-père d’Anne Chauder, pharmacien de métier, a commencé à concocter ses potions, dans les années 1940, au fond d’une officine de la rue des Gras, à Clermont-Ferrand. C’est ainsi qu’est née la toute première société, le laboratoire Biocanina, dirigé cette fois par sa femme, Simone Moulin, la grand-mère d’Anne Chauder.

Récit familial en banlieue clermontoise

Dans ce récit familial qui s’écrira en banlieue clermontoise, entre Aubière, Lempdes et Pont-du- Château, arrive ensuite le père, Jean, également pharmacien. C’est lui qui « construit et diversifie » le groupe -aux côtés de son associée Chantal Lugnier- en le spécialisant dans l’ophtalmologie, les intoxications et les problèmes d’ordre neurologique.

Aujourd’hui, il représente 330 salariés, 10 marques, et un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. À sa tête, on retrouve maintenant, la fille, Anne. Rayonnante femme blonde au sourire facile. De la même trempe que ces jeunes entrepreneurs qui n’ont pas peur de se retrousser les manches, de dire qu’ils sont motivés par « la compétition » dans leur travail, tout en veillant à se réserver des espaces de vie. En famille, avec son mari et ses deux jeunes garçons. Entre amis, pour profiter des « nombreuses sorties » que propose la métropole. Ou au centre équestre de Riom, où elle pratique le saut d’obstacles.

Cette entreprise, "une vraie pépite"

 

Son parcours éclair, Anne Chauder le doit à une forte culture familiale de l’entrepreneuriat. À son optimisme naturel, dans un monde où ses concurrents directs ne sont autres que de grandes multinationales. À sa persévérance, aussi, puisque ce n’est qu’après avoir travaillé dans la quasi-totalité des filiales du groupe, qu’elle accèdera, en 2016, aux hautes sphères de Dômes Pharma. Dans ces années de formation « au contact des équipes », celle qui a suivi des études de commerce international et de business et vécu au Japon, aux États-Unis et en Italie, comprendra bien vite que l’entreprise familiale est « une vraie pépite ». Une pépite à préserver. À développer.

Anne Chauder veut d’ailleurs en faire un modèle. Un groupe engagé dans une démarche responsable, sociale et environnementale. À son « échelle », la PDG de Dômes Pharma « essaie de contribuer à dessiner une image citoyenne, transparente et humaine de l’industrie pharmaceutique ». Son entreprise « doit montrer l’exemple ». Elle, saura lui montrer le cap.