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Interview croisée entre Gaël Perdriau et Olivier Bianchi

21/02/2018 Ma Métro

Gaël Perdriau, président de Saint-Étienne Métropole et Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole nous livrent leur vision de l'intercommunalité et leur souhait de poursuivre une étroite collaboration.

Clermont-Ferrand et Saint-Étienne sont des Métropoles depuis le 1er janvier 2018. Pourquoi avoir tant travaillé pour pouvoir obtenir ce statut ?

 

Gaël Perdriau : Ce changement institutionnel va positionner Saint-Étienne Métropole sur les grands projets avec plus d'autonomie. Je pense, notamment, à la recherche, l'innovation, l'enseignement supérieur, le développement économique et la santé, avec notre Centre Hospitalier Universitaire. Notre territoire compte près de 14 000 entreprises, ce qui en fait le 2e réseau de PME/PMI de France. Ce nouveau statut bénéficie à tout le territoire, qu'il soit en zone urbaine, rurale ou périurbaine. Il est aussi au service de l'intérêt général, des quelques 403 000 habitants de Saint-Étienne Métropole. Notre objectif, c'est d'assurer un développement harmonieux de notre bassin de vie et la Métropole le rend plus que jamais possible.

 

Olivier Bianchi : Le passage en Métropole faisait clairement partie de la vision que les élus portent pour tout le territoire. Il était important d'accéder à ce rang pour peser davantage, pour s'affirmer comme capitale de l'Auvergne. Le temps où Clermont-Ferrand restait dans l'ombre de ses volcans est révolu. Le statut de Métropole donne à voir l'ampleur de nos talents. Notre qualité de vie, notre bonne santé économique et sociale, notre performance dans les domaines de l'enseignement supérieur et de la recherche, nos grands projets culturels et notre excellence sportive sont autant de forces qui ne cessent de se révéler. Nous nous sommes battus pour obtenir ce statut car il est aussi un outil permettant l'harmonie entre les communes, l'interaction avec nos voisins, l'efficacité du service public et la cohérence de nos grands projets.

 

Quelle vision avez-vous de votre voisine ?

 

Gaël Perdriau : Clermont Auvergne Métropole, avec ses 21 communes, a un rôle important à jouer dans l'ouest de la région Auvergne Rhône-Alpes et le Massif Central. Elle possède de réels atouts en matière d'innovation, de développement économique avec Michelin ou Limagrain. C'est une Métropole dynamique avec laquelle nous avons beaucoup de similitudes et qui se veut être une Métropole à taille humaine.

 

Olivier Bianchi : Saint-Etienne Métropole est la Métropole dont nous sommes la plus proche géographiquement, mais aussi celle avec laquelle nous partageons probablement le plus. Nos deux collectivités ont beaucoup de points communs. Elles veulent à la fois être au plus près de leurs habitants et assumer leur rôle au niveau national. Ancien bassin industriel, Saint-Etienne joue aujourd'hui pleinement la carte de l'art et du design. Des domaines dans lesquels elle excelle. Mais elle présente aussi d'autres atouts, notamment un fort dynamisme économique.

 

De quelle façon, souhaitez-vous travailler avec elle ?

 

Gaël Perdriau : Saint-Étienne Métropole collaborait déjà avec Clermont Auvergne Métropole bien avant les différentes évolutions statutaires. Je pense notamment au domaine de la santé dans le cadre des travaux entre nos CHU, mais également au niveau de l'innovation et du numérique, de la French Tech... De plus, en 2017, la 10e Biennale Internationale Design s'est ouverte à différentes villes françaises dont Clermont-Ferrand, qui a exposé du mobilier urbain design. Il est important de réfléchir et de travailler ensemble pour progresser, mais aussi pour rassembler.

 

Olivier Bianchi : Nous avons déjà bataillé ensemble -aux côtés des cinq autres nouvelles Métropoles françaises- lorsqu'il a fallu défendrenos intérêts auprès de l'État pour maintenir nos nouveaux financements. Nous avons remporté une première victoire collective. Ce succès prouve déjà la force de la coopération inter-Métropoles. Maintenant, c'est autour de projets structurants que nous allons pouvoir collaborer.

 

Plus globalement, comment appréhendez-vous la coopération entre les quatre métropoles de la région Auvergne Rhône-Alpes ?

 

Gaël Perdriau : Je pense que nous avons tout à y gagner ! En matière de santé ou d'enseignement supérieur, des coopérations existent et portent déjà leurs fruits. D'autres thématiques émergeront, car coopérer et co-construire sont les maîtres mots de la réussite de nos territoires au service de nos populations. Et cela, je pense, avec une ambition partagée d'équilibre que formeront nos métropoles au sein de notre région. Nos agglomérations représentent une complémentarité tout autant qu'une force.

 

Olivier Bianchi : Nous avons la chance d'être les moteurs de la 2e région de France et 6e région d'Europe. Nous allons poursuivre le travail commun et renforcer cette alliance des territoires. À quatre Métropoles dans une région comme la nôtre, nous allons pouvoir porter des projets d'envergure. Nos acteurs économiques, sociaux, culturels et sportifs seront aussi encouragés à travailler ensemble si ce n'est pas déjà le cas. Nous devons tous poursuivre ce travail de mise en valeur, croire en notre territoire, le guider vers le meilleur tout en respectant les spécificités de chacun.