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Chantal Gascuel a choisi l'agriculture biologique

10/04/2018 Préserver, recycler...

Militante du bio et des circuits courts, cette agricultrice de Gerzat produit des céréales sur 80 hectares et élève des volailles fermières. Avec son mari Jean-Sébastien, elle a déjà anticipé la question de la transmission.

Quand et pourquoi avoir fait le choix de l’agriculture biologique ?

Nous avons fait ce choix en 2003, après avoir pratiqué pendant près de 20 ans une agriculture conventionnelle. À l’époque, les conversions n’étaient pas très courantes chez les céréaliers. Fréquenter le milieu politique, syndical ou associatif nous a permis de mieux décrypter le système agricole. Du coup, nous nous sommes beaucoup interrogés sur la qualité de notre production, avec cette volonté de mettre en accord notre pratique quotidienne avec nos idées.


La transition a-t-elle été difficile ?

Un peu car les aides techniques étaient insuffisantes. Hormis ce bémol, la transition s’est très bien passée. Nous ne changerions nos pratiques pour rien au monde. C’est un plaisir et un bonheur au quotidien. Nous avons la satisfaction de travailler proprement, de produire de l’alimentation de qualité et de participer à cette transition écologique dont tout le monde parle. C’était un objectif, nous y sommes arrivés ! Certes, le rendement est à peine moins important qu’en conventionnel, mais nos marges financières sont supérieures. Pour aller plus loin que le label “AB”, nous avons reçu la mention “Nature & Progrès”, attribuée après enquête par des consommateurs et des agriculteurs.

Quels défis devez-vous relever ?

L’enjeu principal, c’est la pression foncière. Il faut vraiment protéger l’agriculture périurbaine. Selon moi, elle devrait pouvoir approvisionner la métropole clermontoise, en particulier en restauration collective. Chaque commune devrait se demander ce qu’elle fait pour relocaliser l’économie agricole, pour faire venir des agriculteurs. C’est un sujet capital, y compris pour l’emploi. Nous aimerions vraiment interpeller à ce sujet.

Avez-vous pensé à la transmission ?

Oui. Même si la retraite n’est pas pour tout de suite, nous avons anticipé la question en vendant la majorité de notre foncier agricole à l’association Terre De Liens, qui acquiert des fermes pour les mettre en location auprès d’agriculteurs bio. La porte sera ouverte à de nouveaux arrivants. Grâce à cette épargne citoyenne et collective, le foncier est verrouillé. Nos enfants n’auront plus à se poser la question de la terre car ils hériteront de parts sociales. Cette philosophie nous plaisait bien.

 

+infos
Terre De Liens,
9 rue Sous les Augustins,
63000 Clermont-Ferrand.
Tél. 09 70 20 31 06 ou terredeliens.org